Destruction de loups : la Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) mise en porte-à faux

Paris, le 3 mai 2012 

Alors que les Français ont les yeux rivés sur l’élection présidentielle, le ministère de l’Ecologie propose à la consultation du public deux projets d’arrêtés relatifs à la destruction des loups. Les Journalistes-Ecrivains pour la Nature et l’Ecologie (JNE) suivant les débats de la SNB s’interrogent sur cette position et sur la discrétion qui l’entoure.

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Si ces projets d’arrêtés sont adoptés, la réglementation sur les tirs de loups s’en trouvera « assouplie ». On pourra tuer 11 loups en 2012-2013, au lieu de 6 jusqu’à maintenant, alors même que le braconnage et les accidents routiers font vraisemblablement monter ces chiffres officiels au double, sinon plus. De surcroît, tous les départements sont concernés par l’abattage des loups et les autorisations de tirs seront facilitées pour un plus grand nombre d’entre eux. Enfin, il sera désormais possible de pratiquer des tirs dits de défense contre ces prédateurs pour des troupeaux situés à proximité de ceux qui ont subi une attaque, donc pour des troupeaux qui n’ont eux-mêmes pas été menacés…

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Pour l’association des Journalistes-Ecrivains pour la Nature et l’Ecologie (JNE), qui suit les débats du comité de révision de la SNB depuis 2010, ces propositions réduisent à néant l’ambition affichée de cette initiative, qui est de mieux préserver la biodiversité.

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Des discussions ont été menées pendant des mois pour élaborer un texte et un guide d’actions censés encadrer la politique de protection de la nature des prochaines années… Parallèlement, le ministère de l’Ecologie, qui conduit ces débats, organise la destruction du loup, espèce protégée en Europe ! Les JNE soulignent l’incohérence d’une telle démarche.

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Pourquoi se préoccuper de l’avenir de quelques loups ? Parce que le loup est le symbole d’une nature sauvage, authentique et préservée. Parce que sa présence en France est voulue par une majorité de citoyens, et qu’elle témoigne de la bonne santé de nos montagnes. En effet, ce grand prédateur se nourrit surtout de chevreuils et d’autres ongulés, dont il régule naturellement les populations. Certes, il lui arrive de manger des brebis, mais des lois et des aides financières existent déjà pour épauler les éleveurs afin qu’ils protègent leurs troupeaux. Au nom de l’intérêt commun, ces lois doivent être respectées. De plus, les tirs de loups n’ont jamais prouvé leur efficacité, car ils dispersent les meutes.

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La consultation publique sur les deux projets d’arrêté du ministère de l’Ecologie est ouverte jusqu’au 7 mai. Les citoyens peuvent en principe donner leur avis sur le site ci-dessous, mais celui-ci est régulièrement indisponible. Bug technique ou déficit de démocratie ? Le fait est que dans cette affaire, l’information a tendance à être particulièrement discrète…

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Le 7 mai, le futur Président de la République sera élu. Beaucoup de Français espèrent qu’il réussira à sortir le pays de la crise. Puisse-t-il comprendre que cette crise n’est pas seulement économique et sociale, mais qu’elle est aussi écologique.

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Pour participer à la consultation, rendez-vous sur : http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/loup-2012

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