Goupil n° 142 – été 2020 – L’écolobashing

Face à des menaces récurrentes, l’Aspas a été obligé d’installer des caméras de surveillance à « la maison de la chouette », siège de l’association afin de protéger les lieux et les personnes. Comment en sommes nous arrivés là ? Depuis une dizaine d’années, la situation ne cesse de se dégrader. Les menaces de mort haineuses que reçoivent régulièrement les associations de défense des loups ou des ours, et même les gardes et autres représentants de l’État, se traduisent souvent en violences physiques… et restent presque systématiquement impunies. La création de la cellule Déméter, la désinformation, les intimidations, les pressions financières, les procès bâillons, la criminalisation, voire les violences policières : tout est fait pour casser l’écologie. Et pourtant beaucoup de médias dénoncent régulièrement un agribashing qui a bien peu de fondement et rares sont ceux qui révèlent la réalité de l’écolobashing.

Le dossier de onze pages du nouveau numéro de Goupil, le magazine de l’association est donc le bienvenu. Aujourd’hui, être écologiste devient de plus en plus dangereux partout dans le monde. Ainsi, au Brésil, depuis l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro en octobre 2018, les assassinats des défenseurs de la nature se sont intensifiés. 60% des meurtres d’activistes ont lieu en Amérique latine. Certes, nous n’en sommes pas là en France mais l’État a choisi son camp : violence policière, fichage, garde à vue et perquisition pour l’unique raison d’être écologiste. Pourtant, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer cet écolobashing ambiant et, comme l’ont montré les dernières élections, malgré tout, il semble que la conscience verte s’élargissent.

En fin de dossier, Marc Giraud, porte-parole de l’Aspas, membre des JNE, auteur de ce dossier, rappelle que l’association est radicale dans le sens noble du terme mais pas violente. Il regrette que quelques individus se pensant défenseurs des animaux ou de la nature se permettent d’insulter des chasseurs, des agriculteurs, des éleveurs ou des bouchers et tombent dans la haine et la violence. Hélas, de telles attitudes sont contre-productives : elles salissent l’image publique des défenseurs et nuisent à la crédibilité de tous. Toutefois, ces débordements sont rarissimes comparés à la quantité impressionnante d’exactions des anti-nature dont quelques exemples sont mentionnés dans ce solide dossier à lire avec attention.
Danièle Boone

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