Après l’attaque meurtrière au parc Virunga en République Démocratique du Congo, le témoignage d’un gardien

Suite à l’attaque meurtrière du vendredi 24 avril dernier au parc national des Virunga, en République Démocratique du Congo (RDC) qui a fait 17 morts (lire ici), une adhérente des JNE a interviewé son ami Patrick, gardien dans ce parc. Le Parc national des Virunga est un site du patrimoine mondial de l’UNESCO, un paysage de volcans couvert de forêts qui abritent les gorilles de montagne. Le 26 décembre 1985, la primatologue Dian Fossey y avait été assassinée.

Propos recueillis par Frédérique Gilbert

Depuis quand travailles-tu au Parc National Virunga ?
Je travaille au Parc depuis 1999.

Pourquoi ce choix ?
Mon amie, je me suis engagé pour être gardien du parc Virunga parce qu’ils ont tué mon papa dans la forêt. Il était occupé à faire le suivi des gorilles, c’était en 1998. J’ai voulu continuer ce qu’il avait commencé !
Et en 2007, ils ont massacré les gorilles, depuis lors je m’occupe des orphelins.

As-tu des préférés ?
Oui, il s’appelle Ndakasi, c’est comme mon ami. Il m’a mordu quand même trois fois et il m’a fracturé la jambe gauche ! Mais ce n’est pas grave. On n’est pas toujours d’accord, mais on s’entend bien !

Comment est la vie en RDC ?
Elle est très mauvaise. Nous avons très peu de moyens. Nous travaillons beaucoup, sept jours sur sept, vingt quatre heures sur vingt quatre, durant trois semaines d’affilée, puis nous rentrons une semaine à la maison. L’équipe est très soudée. L’embuscade de vendredi passé a tué mes collègues. C’est très dur.

As-tu des enfants ?
J’ai huit enfants avec ma femme Floride, ils aiment mon travail et ils ont bien sûr rencontré les gorilles. Il faut venir sur place pour se rendre compte de la beauté du site, mais aussi tde ous les problèmes que nous rencontrons. Je le répète, nous manquons de moyens.

Frédérique Gilbert a créé une cagnotte pour les aider à continuer. Une partie des dons sera utilisée pour l’envoi de matériel. Merci pour eux !