La Nouvelle Douane, un magasin dédié à la vente directe de produits alimentaires locaux à Strasbourg

Dans le cadre de leur voyage au salon BiObernai 2015, un groupe de journalistes des JNE a visité la Nouvelle Douane, magasin dédié à la vente directe de produits alimentaires locaux au coeur du vieux Strasbourg.

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par Roger Cans

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Accueil des JNE au magasin La Nouvelle Douane de Strasbourg par (de gauche à droite) la représentante de l’Eurométropole, Martin Schwaederlé, une représentante de la chambre d’agriculture et Françoise Buffet, adjointe au maire de Strasbourg chargée de l’agriculture et de l’environnement – photo Carine Mayo

Comme chaque année, nous sommes accueillis en gare de Strasbourg par Bernard Wentz, notre guide détaché par le salon BiObernai. Il nous emmène à la Nouvelle Douane, un magasin qui vient d’être inauguré au centre du vieux Strasbourg pour la vente directe de produits alimentaires. Ce local municipal, affecté aux expositions d’art temporaires, est resté fermé pendant plusieurs années après un incendie. Il n’avait plus de fonction depuis l’ouverture du tout nouveau Musée d’arts modernes.

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Sous l’impulsion de Françoise Buffet, adjointe chargée de l’agriculture et de l’environnement, elle-même amapienne, et en association avec la Chambre d’agriculture du Bas-Rhin, le local est finalement affecté à une expérience nouvelle : un magasin de vente directe de produits agricoles de proximité. Un cahier des charges a été établi, une formation mise sur pied, et, après des mois de préparation et un million de travaux, 22 producteurs locaux sont finalement retenus pour fournir et gérer le magasin, à tour de rôle.

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Nous sommes accueillis au magasin par l’un d’entre eux, Martin Schwaederlé, au parcours original. Ancien soudeur formé à l’électronique, il bifurque en 1993 pour devenir agriculteur. Il se spécialise dans une production de champignons qui n’existe pas encore en Alsace : les pleurotes et le lentin du chêne (le chitaké japonais), champignons qui poussent directement sur le bois. L’avantage de cette production, c’est qu’elle ne nécessite pas de terres. Quelques hangars climatisés suffisent. Il achète la semence (mycélium) fournie par l’INRA de Bordeaux, et aussi le substrat de paille pour l’incubation, fournis par deux producteurs en France, en Bretagne et dans l’Allier.

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L’entreprise de Martin Schwaederlé est aujourd’hui bien lancée, avec dix salariés et une production de 25 tonnes par an. L’astuce est de ne pas vendre les champignons bruts à 15 euros le kilo, mais d’en faire des préparations : tourtes, gratins, lasagnes, pizzas, brochettes, salades, etc. Un impératif : utiliser le produit tout frais. La production n’a pas le label bio car il est impossible de garantir le substrat d’incubation. Mais le champignon pousse sans le moindre produit chimique.

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Nouvelle douane vitrine
La vitrine du magasin La Nouvelle Douane, à Strasbourg – photo Carine Mayo

Le magasin de la Nouvelle Douane a été inauguré en novembre 2014. Sous la forme d’un dépôt vente, régi par le statut de SAS (Société par action simplifiée), il vend les produits fournis par toute une gamme de producteurs différents : fruits et légumes, boucherie, charcuterie, produits laitiers, boulangerie, poisson, escargots, miel et vin. Chaque producteur, qui exploite dans un périmètre de 40 km autour de Strasbourg, fait son prix. Il n’y a pas de concurrence entre producteurs, qui s’engagent à assurer la gestion du magasin une demi-journée par semaine. Certains sont bio, pour les fromages, d’autres pas, en boucherie. Moins d’un an après l’ouverture, le bilan est difficile à dresser. La clientèle, motivée, est fidèle et ne répugne pas à payer la qualité plus cher, notamment pour la viande et les légumes. Le panier moyen tourne autour de 16 ou 17 euros par client.

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Pour la ville de Strasbourg, propriétaire des murs, la Nouvelle Douane n’est qu’un élément d’une politique générale d’encouragement au bio et à la consommation locale. Pour la restauration scolaire (10.000 repas par jour), l’objectif de départ était 20 % de bio. En 2014, on en était déjà à 40 %. C’est la ville qui paie le surcoût dans le primaire. Au lycée, le bio se cantonne au chou, à la pomme, à la carotte et au céleri.

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Pour l’ensemble de la population, la ville installe chaque année une « ferme » place Kléber, et elle organise en septembre une tournée de fermes à vélo. Un cours de cuisine est donné une fois par mois à la Nouvelle Douane.

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Pour cette cinquième année de participation des JNE au salon alsacien de BiObernai, du 11 au 13 septembre 2015, nous nous sommes retrouvés à sept ou huit journalistes membres des JNE, selon les jours : Roger Cans, Myriam Goldminc, Carine Mayo, Noriko (nouvelle adhérente), Marie-Paule Nougaret, Françoise Tondre, Richard Varrault, plus Marie Marty, co-fondatrice du site Rue 89 Strasbourg (qui est une entreprise indépendante). Le thème du salon : « Les agricultures ».

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