Le voyage des JNE en Alsace à l’occasion du salon BiObernai 2013

A l’occasion du salon BiObernai 2013 qui avait lieu à Obernai (Bas-Rhin) du 13 au 15 septembre 2013, les JNE ont exploré l’Alsace et ses expériences en matière d’écologie. Voici un journal de voyage très complet…

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par Roger Cans

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Vendredi 13 septembre

Découverte du café

Le soleil nous attend à Strasbourg lorsque nous y débarquons du TGV (sans arrêt) de Paris. Le minibus mis à notre disposition nous conduit dans la foulée à l’usine SATI, installée depuis 1954 au port de Strasbourg, à la frontière allemande. Une usine qui fleure bon le café. De fait, la Société alsacienne de torréfaction et d’importation prépare des cafés de toutes provenances depuis 1926.

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Nicolas Schulé, directeur de l’usine de café SATI (Strasbourg) – photo Richard Varrault

Nous y sommes accueillis par le directeur Nicolas Schulé, petit-fils du fondateur de l’entreprise. Il nous explique que, contrairement à l’opinion répandue, le café « allemand » n’est pas inférieur aux cafés italiens et français. Les meilleurs cafés, en effet, proviennent d’Afrique orientale (Ethiopie, Kenya, Tanzanie), où l’Allemagne avait eu des colonies (Tanganyka). La France, elle, a longtemps été approvisionnée par ses colonies d’Afrique de l’Ouest (Guinée, Côte d’Ivoire, Togo, Dahomey, Cameroun), où le café n’est pas aussi bon que dans les hauts plateaux de l’Est africain.

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Nicolas Schulé nous brosse alors un tableau du marché mondial du café, dont les cours sont fixés non pas à Chicago comme la plupart des denrées agro-alimentaires, mais à la Bourse de New York, où la spéculation va bon train ! Le café, or vert, est la deuxième spéculation mondiale après le pétrole, l’or noir. Il s’en produit annuellement 130 millions de sacs de 60 kilos, bizarrement cotés en cents américains par pound anglaise…

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Le premier pays producteur reste le Brésil (36 % du marché), où l’on trouve des plantations immenses qui atteignent parfois 5.000 hectares. C’est pourquoi tous les cafés mis sur le marché comportent au moins 30 % de café brésilien, considéré comme une entrée de gamme. Le deuxième pays producteur, nouveau sur le marché, est le Vietnam (14 %). Le troisième est la Colombie, rattrapée par l’Indonésie (8 %). Les autres producteurs (Inde, Mexique, Guatemala, Ethiopie, Ouganda, Pérou, Kenya) n’ont qu’une faible part du marché. La meilleure qualité se trouve en Ethiopie et au Kenya, mais en petite quantité.

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Le café le plus cher (mais pas le meilleur) vient de la Jamaïque, car il est produit en petite quantité et accaparé par les Japonais… Mais les plus grands consommateurs de café sont les Finlandais, suivis par les autres pays nordiques. Globalement, la demande occidentale se tasse, mais la Chine monte. La capsule de 5 grammes, qui fait aujourd’hui fureur, met le café à 80 euros le kilo !

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S’agissant de la plante, nous apprenons qu’un pied de café donne en moyenne 2,5 kilos de « cerises », les fruits rouges qui contiennent les grains. Après traitement, les cerises donneront 400 grammes de café. La plante est cultivée par semis ou bouture. La variété Arabica comporte quelque 800 composés organiques pleins d’arômes. La variété Robusta est plus forte, plus corsée, mais moins parfumée. La société SATI fait tester ses arômes par Sébastien Maurer, le « palais » de la maison, qui a remporté plusieurs prix internationaux lors de dégustations à l’aveugle. Les cerises peuvent être dépulpées à sec, comme au Brésil, où la pulpe sèche au soleil autour du noyau, permettant le décorticage. Ailleurs, on pratique le dépulpage à l’eau.

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La SATI importe 3.500 tonnes de café vert par an, via les ports d’Anvers et Hambourg. 95 % de la marchandise arrive à Strasbourg par camions, et 5 % par bateau. Entre le producteur et la SATI, il n’y a qu’un seul intermédiaire : l’importateur. Le producteur peut avoir un demi-hectare au Pérou ou des milliers d’hectares au Brésil. Le petit producteur, par définition, est bio puisqu’il n’achète pas de produits chimiques. Comme la vigne, le café demande beaucoup de soins.

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Il ne faut pas confondre le bio et l’équitable. Le bio, c’est la garantie d’origine, pure et sans mélange. Le commerce équitable, c’est un prix garanti à l’achat au producteur. Max Havelaar, c’est 140 euros le sac au minimum. Mais, comme pour le vin, il y a ensuite des mélanges (vins d’assemblage) ou la garantie d’origine (vins de cépage). La SATI est le premier torréfacteur français à la fois bio et équitable (avec Ethiquable). L’entreprise compte 46 salariés, dont un tiers à l’administration, un tiers à la production et un tiers à la commercialisation. La SATI ne vend que dans le quart nord-est de la France, jusqu’à Verdun et Besançon.

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Machine à torréfaction de l’usine SATI à Strasbourg – photo Richard Varrault

 

Nous visitons alors l’entrepôt, plein de sacs de café en toile de jute. Les sacs sont recyclés en Belgique et au Honduras. Dans l’usine de torréfaction (qui marche au gaz), les machines sont allemandes. Le café vert comporte 12 % d’eau, qui s’évapore à la torréfaction en 12 minutes. La SATI produit en moyenne 15 tonnes de café par jour. Lors du buffet qui nous est servi à la fin de la visite, nous recevons chacun un sac de Moka Sidamo, « le meilleur café du monde », qui vient d’Ethiopie.

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Le traitement des jus de choucroute

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Le clarificateur de la station d’épuration des eaux de Maestratzheim (Bas-Rhin) – photo Richard Varrault

 

Le minibus nous emmène ensuite à Maestratzheim, dans la grande plaine agricole, où nous visitons une station d’épuration des eaux inaugurée en 2011, spécialisée dans le traitement des jus de choucroute. La station dessert dix communes du bassin de l’Ehn (affluent de l’Ill), qui compte 27.000 habitants et 11 producteurs de choucroute. La station absorbe les eaux usées des habitants et les jus de choucroutes – très corrosifs – apportés par camions citernes. L’ingénieur de Suez, Jérôme Fritz, nous explique que 3.000 m3 de jus de choucroute équivalent aux eaux usées de 150.000 habitants ! Depuis janvier 2013, outre le biogaz, la station produit des boues séchées qui peuvent servir d’engrais ou de combustible. L’ensemble, qui comporte un laboratoire d’analyses, fonctionne avec seulement quatre personnes à plein temps.

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Voici l’adresse web de la station d’épuration : http://www.stepdelehn.com/index2.html. Ce site offre de nombreuses informations, survol, galeries vidéos et photos, documents divers…

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Débat sur le bio et l’équitable

La journée se termine au salon BiObernai, où un débat sur le bio et l’équitable a lieu dans la grande salle des fêtes. Il est rappelé par les élus que le bio ne représente que 5 % de la production agricole en Alsace, mais que 40.000 hectares sont en cours de conversion. L’important, disent-ils, est de conserver les terres agricoles, bio ou pas. Maurice Mayer, l’organisateur du salon, remercie les partenaires toujours plus nombreux. Il espère que le salon et ses 240 exposants recevront encore plus de visiteurs que l’an dernier (18.000 visiteurs).

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Le représentant du syndicat des agriculteurs bios d’Alsace (SABA) rappelle qu’il n’y avait que 20 producteurs en 1980, contre 257 aujourd’hui. Déjà 12 % du vignoble alsacien est passé au bio. La difficulté, c’est que cela demande de la main-d’œuvre. Des perspectives s’ouvrent avec les cantines scolaires, les entreprises de réinsertion et la préférence donnée aux circuits courts. La gérante des Jardins de Gaïa (thés et tisanes bios), Arlette Rohmer, explique que son entreprise, composée de deux personnes en 1994, compte aujourd’hui 60 salariés.

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Le commerce équitable, dont Max Havelaar est le leader incontesté, représente aujourd’hui un marché de 6 milliards d’euros. Arlette Rohmer explique que chaque kilo de thé acheté par son entreprise comporte un prix plancher au petit producteur et une prime de développement. Elle avoue que le prix plancher est difficile à fixer si l’on veut garantir la qualité. Le directeur de Max Havelaar France, Marc Blanchard, confirme que les achats se font avec prix plancher garanti et prime de développement. « C’est la population locale qui décide de l’emploi de la prime », selon le principe de « l’empowerment » cher à l’Afrique du sud.

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Le représentant de la SATI déplore la volatilité des cours du café à la Bourse de New York. En 2011, les cours étaient au plus haut. Ils sont bas en 2013. Il regrette aussi que ces cours fixent un même prix, que le café provienne du Mexique développé ou du Pérou très pauvre. Le représentant de la SCOP Ethiquable, dont le siège est à Fleurance (Gers), explique que l’entreprise coopérative a maintenant 10 ans d’âge et 65 salariés, dont un représentant à Quito, en Equateur. Ethiquable importe du café, du thé, du cacao, des tisanes et des fruits transformés.

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Le représentant d’ECOSOL, qui fait depuis 18 ans la promotion de l’économie solidaire avec ses partenaires (Artisans du monde, Agir ici, CCFD et Max Havelaar) rappelle que le commerce équitable repose sur une consommation responsable, malheureusement entravée par la crise économique actuelle. ECOSOL préfère la qualité à la quantité, d’où les petits magasins bio plutôt que la grande distribution.

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Le représentant de la SATI souligne que son entreprise passe depuis 40 ans par la grande distribution, qui règne sur 60 % de l’alimentaire. Ethiquable aussi s’appuie sur la grande distribution, où le bio a pris le pas sur l’équitable. Marc Blanchard dit que la grande distribution n’est plus la question. Ce qui compte, c’est d’aider les paysans pauvres à ne pas quitter leurs terres. Arlette Rohmer écarte tout rapprochement avec la grande distribution. « Le bio, pour nous, ce sont les petits producteurs et les magasins bio ».

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La question est posée de la transformation sur place. « C’est difficile pour le thé et le café des petits producteurs, car la préparation et les mélanges ne peuvent se faire que chez l’importateur ». Le commerce équitable, dit-on, est un marché de niche pour une clientèle aisée. C’est vrai, mais il devrait remplacer le non équitable en prenant du volume. Chez Ethiquable, on propose au producteur une marge de 25 à 30 %. Aux Jardins de Gaïa, le thé est payé avec une prime de 15 centimes par kilo. Marc Blanchard ajoute que le commerce équitable encourage la qualité. Ainsi, le cacao de la République dominicaine était vendu à bas prix aux Américains. Aujourd’hui, il fournit les chocolateries fines de Paris.

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Le commerce équitable (fair trade) a comme premier marché les Etats-Unis, puis la Grande-Bretagne, la Suisse, la France, l’Allemagne et les Pays-Bas. En France le commerce équitable ne représente que 6,40 euros par an en moyenne. Il comporte 3.600 références, dont 250 thés. En Grande-Bretagne et en Suisse, des enseignes font du tout équitable pour le café, le thé et le cacao. Les magasins Artisans du monde sont actuellement en difficulté, malgré leurs 7.000 militants et leurs trente ans d’histoire. Certains sont obligés de fermer. ECOSOL propose d’inciter les collectivités territoriales à acheter des produits équitables, comme par exemple les vêtements de travail. On compte 600 villes durables dans le monde, dont 34 en France.

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Et les AMAP ? « Max Havelaar, c’est un commerce Nord/Sud. L’équitable vient de loin. On commence tout juste à aider les paysans d’ici (châtaigne d’Ardèche, tomate de Marmande). L’équitable est encore faible : 1 % du cacao, 3 % du café. Il commence seulement avec le quinoa et la noix de cajou. On ne peut pas faire de l’équitable avec n’importe quoi. Il faut la responsabilité sociale de l’entreprise face aux petits producteurs, paysans ou artisans. »Le siège de Max Havelaar international est aujourd’hui en Allemagne.

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Samedi 14 septembre

 

Une usine de poêles à bois

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Montage d’un poêle à bois à l’usine SUPRA d’Obernai – photo Richard Varrault

Le minibus nous emmène à l’établissement SUPRA d’Obernai, une usine qui fabrique des poêles à bois depuis 1878. Le nouveau directeur, Michel Collin, présente d’abord son entreprise, qui « fait partie du terroir » et du « patrimoine industriel de l’Alsace ». La version « locale et solidaire » d’une industrie tournée vers « la transition énergétique ». Le magasin d’exposition où il nous reçoit est tout nouveau, car, jusqu’à présent, la commercialisation se faisait par VRP et catalogues.

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La marque SUPRA, d’origine, viendrait du slogan « cuisinière SUPRA, cuisinière extra ». L’établissement d’Obernai a racheté en 2011 l’entreprise Richard Le Droff, spécialisée dans la taille du marbre et de la pierre en région parisienne, qui avait été rachetée en 1988 par EDF pour en faire une fabrique de cheminées. D’où la double activité de l’usine : fabrique de poêles en fonte et acier, montage de cheminées en pierre et acier. SUPRA offre même le bouquet énergétique complet pour les maisons neuves : poêle ou cheminée dans le séjour, convecteurs électriques dans les autres pièces… L’usine occupe une surface de 16.000 m2, compte 225 salariés et fabrique 50.000 poêles et cheminées par an.

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L’usine ne fabrique pas de chaudières de chauffage central, mais seulement des poêles ou des cheminées de séjour, que l’on alimente soit en bûches de hêtre ou de charme, soit en granulés. Les matériaux (fonte, acier, verre, etc.) sont achetés à l’extérieur puis travaillés avec des machines automatiques : découpe au laser (machine allemande), poinçonnage (machine italienne), étanchéité des soudures (robot hollandais). La fabrication d’un poêle à bûches simple prend 3 heures et demie, celle d’un poêle à granulés 8 heures, car il y a une régulation électrique et des capteurs. En moyenne, l’usine fabrique chaque jour 70 poêles et 30 cheminées, dont le prix varie de 500 à 5.000 euros.

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Bernard Fischer, maire d’Obernai – photo Richard Varrault

 

Le maire d’Obernai, « fils de paysan, pharmacien et vingt ans de vie publique », nous rejoint alors pour vanter sa commune, qui est passée de 5.000 habitants en 1950 à 11.500 aujourd’hui. Une commune « qui a la banane et suscite l’envie », grâce à ses activités agricoles et industrielles comme l’usine SUPRA et le centre de recherches du groupe Kronenbourg.

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Les jardins de Gaïa

Maison de thé des Jardins de Gaia - photo Jardins de Gaia
Maison de thé des Jardins de Gaia – photo Jardins de Gaia


Cette visite a été racontée par notre consoeur et amie Diana Semaska (lire ici). Je mentionne seulement les arômes notés au passage sur les conteneurs, qui font rêver : fleur d’oranger/bergamote ; maté/menthe/réglisse ; fraîcheur africaine ; thé vert à la rose ; petits lutins vanille/fraise ; fleurs Bollywood ; tourteau d’argousier ; fleurs avec les anges ; tisane de gingko.

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Les jardins de Giessen

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Semis sous les serres aux jardins de Giessen – photo Richard Varrault

L’après-midi se termine à Châtenois, dans une entreprise d’insertion qui fait du maraîchage sous le nom de « jardins de Giessen ». Au départ, en 1986, l’idée était que « la nature pouvait fournir du travail à ceux qui n’en ont pas ». D’où la création d’un CAT (Centre d’aide au travail) au service des collectivités. Le chantier d’insertion, qui travaille depuis 2010 avec les Jardins de Cocagne, emploie une trentaine de personnes, engagés pour six mois ou un an. L’entreprise dispose d’1,2 hectare, dont 18 ares sous serre. Une mauvaise terre, qui ne vaut pas celle d’Obernai (14 mètres d’épaisseur de loess !), accaparée par le maïs. D’où le recours au terreau (acheté aux Pays-Bas et en Allemagne), avec lequel sont faites de petites mottes où sont semées les graines. Avec les serres, la production est plus variée en hiver qu’en été. Il ne reste d’ailleurs actuellement que des pieds de concombres et tomates, qui montent à plus de 2 mètres. La période creuse, pour les paniers, est en avril-mai.

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Les jardins de Giessen fonctionnent en effet comme une AMAP avec distribution de paniers. Mais le système est plus souple, dans la mesure où le client ne s’engage pas forcément. Au nom de « La ruche qui dit oui », les clients (« abeilles ») viennent acheter leur panier librement. Il y a les abonnés, qui paient moins cher, et les clients libres, « moins militants que les amapiens ». Les jardins de Giessen fournissent 250 paniers par an, ce qui n’est pas encore rentable (il en faudrait 400). Mais « le salarié qui passe un an ici connaît toutes les plantes ». C’est un atout appréciable pour la réinsertion.

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Nous attendons la fin d’une belle averse pour regagner le salon d’Obernai, où Alain Duez, qui tient un stand pour son ancien journal L’Age de faire, a fait une conférence pour lancer sa revue Demain en mains et son mouvement d’Economie sociale, solidaire et écologique.

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Dimanche 15 septembre

 

Tourisme au Mont Sainte-Odile

 

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Le cadran solaire unique au monde du Mont Sainte-Odile – photo Richard Varrault

 

Nous partons à trois voitures pour visiter le Mont Sainte-Odile, dédié à la patronne de l’Alsace. La route serpente à travers une haute futaie de hêtraie/sapinière et débouche sur des parkings déjà encombrés car c’est dimanche et le monastère fait le plein. Notre guide, Michel Vogt, se présente comme « un ami des mystères et des châteaux », un amateur de chansons (« de Tino Rossi aux Beatles ») et un militant écologiste qui a créé la radio libre Fréquence verte, toujours en activité, et réalisé des films écolos pour enfants.

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Nous remontons donc au VIIe siècle, lorsqu’un certain Adalric était duc d’Alsace et avait son palais à Obernai. Sa fille Odile, première née, est aveugle. Il faut la cacher pour éviter la honte. Odile veut devenir religieuse et, à 18 ans, recouvre la vue : miracle ! D’où un premier monastère bénédictin en bois, où l’on soigne les mutilés de guerre. C’est donc plutôt un hôpital. Puis est créé un deuxième monastère bénédictin, avec rang d’abbaye. L’édifice actuel, en grès rose, est essentiellement du XVIIIe, mais il n’y a plus que trois ou quatre moniales âgées. Il est donc géré par des laïcs, chargés de recevoir les pèlerins et d’héberger les pensionnaires en retraite.

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La vue sur la plaine d’Alsace est paraît-il superbe, mais elle est alors recouverte d’un épais coton. Nous sommes même parfois dans les nuages ! Notre guide nous conduit au sanctuaire le plus sacré du Mont : la Chapelle des larmes, où se trouve la tombe de Sainte Odile. Le tombeau aurait été ouvert trois fois, mais le squelette, privé de son avant-bras droit pour une relique, a été authentifié dans les règles… La Chapelle, construite en 1935, est entièrement revêtue de mosaïques de style byzantin qui évoque la vie d’Odile, sainte patronne de l’Alsace.

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Les passagers de notre voiture n’ont pas vu le fameux « mur païen » mais ont fait escale à la source de Sainte Odile, où les pèlerins remplissent gourdes et fioles, puis à la « maison de charité » d’Ottrott, où Jean-Claude Noyé a un jour enquêté et où Florence Faucompré envisage de faire retraite, pour essayer les « jeûnes à l’épeautre » et autres saintes privations…

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L’après-midi, Roger Cans fait une conférence sur la prise de conscience écologique en France… en même temps que les tam-tams d’un orchestre africain réfugié là pour éviter la pluie ! Et la troupe reprend enfin le train en gare d’Obernai.

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Membres des JNE présents : Houmi Ahamed-Mikidache, Anneli Airaksinen, Roger Cans, Alain Duez, Florence Faucompré, Carine Mayo, Jean-Claude Noyé, Diana Semaska, Françoise Tondre, Richard Varrault.

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