Le 4 avril 2008, des primatologues réunis à Neuchâtel, lançaient un manifeste pour les grands singes et la nature. Parmi les signataires, une centaine de scientifiques dont Frans de Waal, Richard Wrangham, Tetsuro Matsusawa, Richard Byrne… Ce texte d’une page ouvre cet ouvrage petit par son format mais très dense.
Emmanuelle Grundmann, notre consœur primatologue, Christophe Boesch, directeur du département de primatologie du Max Planck Institute et Blaise Mulhauser, conservateur du département des Vertébrés au Museum d’histoire naturelle de Neuchâtel ont réuni leurs savoirs et leurs convictions pour rédiger ce livre exemplaire. Constatation est faite que l’on ne sauvera pas les grands singes si on ne préserve pas d’abord leur habitat.
Les trois scientifiques décortiquent les causes de la déforestation donc les mécanismes de l’économie planétaire pas jolie, jolie comme on s’en doute. Il y a tant de mauvaises habitudes, de mauvais prétextes, de mauvaise foi que le pari de sauver les grands singes semblent quasi impossible. Ce livre remplit de révolte et de désespoir. En même temps temps, on se dit qu’on ne peut accepter la disparition annoncée de nos plus proches parents. Très récemment, j’ai trouvé à la Biocoop un paquet de gâteaux qui avait fait d’un « sans huile de palme » son argument de vente. Ça prouve qu’on avance… Mais ira-t-on assez vite ?
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(Danièle Boone)