Quels sont les forces et mécanismes qui ont abouti aux actuelles crises économique et écologique planétaires ? Et quelles pistes pour (s’)en sortir ? Ce livre répond à ces deux vastes questions avec un sens rare de la synthèse et de la pédagogie. L’auteur, professeur émérite de l’université Paris 7, revient sur cette formidable occasion manquée qu’a constitué à ses yeux le Sommet de Rio en 1992. Depuis lors, l’état de l’environnement planétaire n’a cessé de se dégrader et les politiques internationales mises en œuvre, en premier lieu contre le réchauffement climatique, se sont révélées impuissantes à inverser la tendance.
Pour lui, le problème vient du fait que l’«ordre marchand se déploie au détriment des activités domestiques ou communautaires ». Cela sans que les Etats et les structures internationales lui opposent des contrôles suffisants. « Ce qui est nouveau, écrit Michel Beaud, c’est l’acceptation implicite par nos sociétés de ces deux petites règles, apparemment anodines mais dont la combinaison autorise pratiquement tout :
1) « tout ce qui est techniquement possible est acceptable » ;
2) « tout ce qui fait l’objet d’une offre et d’une demande sur un marché est légitime ». »
Pour sortir de ce cycle infernal, Michel Beaud propose de prendre le problème « par les deux bouts », en agissant à la fois à partir des « lieux de pouvoir » et des « lieux de vie ». La transformation doit bien sûr s’opérer au niveau des organisations internationales et des Etats, seuls à même d’imposer des normes en matière d’énergie et de pollutions, de responsabilité, de limitation des inégalités et d’encadrement strict des activités financières et de justice internationale. Mais Michel Beaud propose de miser aussi sur les « micro-choix de milliards d’humains, à la fois citoyens, producteurs de projets, parents, consommateurs, créateurs, critiques, électeurs… »
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Editions du Seuil, 304 pages, 20 € – www.seuil.com
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(Laurent Samuel)