Avec la saison estivale légale, ouverte, en Algérie, depuis le 1er juin 2011 (et qui sera pratiquement amputée du mois d’août coïncidant avec le ramadhan), le réseau d’assainissement des eaux usées passe son test annuel sur le littoral.
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Par M’hamed Rebah
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Y a-t-il des canalisations d’eau usées ? Où vont ces eaux usées ? Vers une station d’épuration ? Quelle est son efficacité ? Ces questions et bien d’autres concernant la pollution trouvent leurs réponses en été sur les plages.
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Le nombre de plages qui continuent d’être interdites à la baignade pour cause de pollution des eaux et l’état réel de celles qui sont autorisées, sont déjà des indicateurs incontestables en la matière. En dépit des efforts engagés, des eaux usées se déversent encore, à l’état brut, sur des plages fortement fréquentées par les estivants, alors contraints de se baigner au milieu de saletés ramenées par un oued égout, après avoir traversé toutes les concentrations d’habitations en amont, ou directement par des conduites.
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Comme chaque année, avant le début de la saison estivale, les directions de l’Environnement des wilayas côtières, en collaboration avec les services de prévention relevant du secteur de la Santé, ont fait leur travail et ont procédé aux contrôles de la qualité microbiologique des eaux de baignade. Sur la base des résultats des analyses, les autorités locales ont établi la liste des plages autorisées et celles qui sont interdites à la baignade.
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Ce travail est censé se poursuivre jusqu’à la fin septembre par la surveillance des principaux polluants de l’eau de baignade, facteurs de risque sur la santé des estivants (essentiellement, la concentration des coliformes, la qualité physico-chimique et bactériologique de l’eau ainsi que la présence de détergents).
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Mais, il semble que ce dispositif, en principe préventif, n’intervient, en fait, qu’en cas de pollution spectaculaire et face à un danger imminent. Dans cette situation, les autorités locales, alertées, prennent la décision d’interdire en urgence la baignade.
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L’autre point noir des plages, ce sont les ordures abandonnées sur le sable par les estivants qui ne savent pas qu’en partant il faut laisser les lieux propres, à supposer que leur incivisme ne soit pas délibéré. Aucune sensibilisation, pas même une information, encore moins une sanction, ne les incitent à ce geste simple qui consiste à mettre les restes de ce qui a été consommé dans un sachet qu’ils déposeront dans le bac à ordures le plus proche. Encore faut-il que ces bacs soient disponibles et vidés régulièrement. C’est le travail des communes du littoral auxquelles reviennent le nettoyage et la propreté des plages.
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Dans certaines plages divisées en plusieurs parts concédées à des opérateurs privés, ceux-ci procèdent au nettoyage de « leurs » endroits où sont posés les parasols, tables et chaises qu’ils louent aux estivants, mais les déchets ramassés à l’aide de râteaux sont tout simplement amenés dans la partie « libre », non concédée, de la plage au lieu d’être évacués et transportés vers les lieux de décharge.
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Résultat : on peut trouver des amas d’ordures jonchant une plage aux allures paradisiaques à l’origine, transformée en espace sale et visiblement abandonné par la commune concernée, alors qu’elle est autorisée et ouverte à la baignade.
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Des actions de nettoyage et de propreté à travers les plages du littoral, ont été faites par des volontaires, appelés « les éboueurs de la mer », qui ont mené leur campagne annuelle habituelle avant l’ouverture de la saison. Faut-il que les éboueurs de la mer se constituent en brigades permanentes mobilisées durant tout l’été pour nettoyer les plages et suppléer au manque de civisme des estivants et au laxisme des autorités locales ?
Cet article a été publié dans La Nouvelle République (Algérie) du samedi 2 juillet 2011.
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