Alain Duez, directeur de la rédaction du mensuel L’âge de faire, nous livre ses impressions sur les Etats généraux de l’ESS (Economie sociale et solidaire), qui ont lieu du 17 au 19 juin à Paris.
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par Alain Duez
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Pour ces 3 jours de lancement des Etats généraux de l’ESS, L’âge de faire était présent au Palais Brongniart, plus particulièrement pour y faire connaître le Plan ESSE (lire ici). Le journal du mois de mai, incluant la description du projet, a été largement diffusé sur notre stand sur le parvis et à l’intérieur du Palais.
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Difficile d’estimer la fréquentation, les espaces étant nombreux et dispersés, mais elle était un peu décevante quantitativement, Claude Alphandéry l’a lui-même regretté. Qualitativement aussi, parce qu’essentiellement faite d’adeptes et de professionnels de l’ESS. Beaucoup de jeunes quand même, soucieux de leur futur emploi.
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Bravo aux organisateurs et aux bénévoles pour le bon déroulement et la grande variété des thèmes d’ateliers et de conférences.
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Comme à chaque retour des grandes manifestations censées faire avancer les grandes causes, les sentiments sont partagés entre le plaisir éprouvé à la rencontre des nombreux amis, pour la convivialité et les échanges et le bilan d’un militant bénévole qui met en balance ce que l’événement produira de changements et l’investissement global, temps passé, argent dépensé, bilan carbone… Pour mémoire, le coup de gueule de Cantona sur les banques et le buzz qui a suivi ont amené 6 000 nouveaux clients au crédit coopératif.
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L’objet de la rencontre se voulant être un appel à un changement d’échelle dans le développement de l’ESS, sans préjuger de l’avenir, il y aurait lieu de remettre en question les routines et la faible productivité en terme d’innovations de certaines structures déjà en charge de ce développement.
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A noter que les Amap, Terres de liens, Enercoop, les Coopératives d’activité et d’emploi, les Jardins de Cocagne, le micro crédit… grandes révélations des dernières années sont nées d’initiatives citoyennes isolées. En l’état, le monde de l’ESS n’a pas les moyens d’assurer seul un changement d’échelle significatif.
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Il y a pourtant un caractère d’urgence à booster le développement de l’ESS, si l’on pense aux problématiques écologiques, aux souffrances infligées au pays du Sud, aux intolérables abus des très riches, que seul un changement radical de paradigme économique peut résoudre durablement. Et pour cela, pour générer ce changement, la question de l’efficacité des façons de procéder et de l’usage des moyens, notamment financiers, est bien posée. Dont les 100 millions d’€ que, suite au rapport Vercamer, l’actuel gouvernement à attribué au développement de l’économie sociale.
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C’est tous ensemble, à partir du terrain, toutes sensibilités confondues que, associations, médias alternatifs, syndicats, mutuelles, coopératives, etc., en lien avec les collectivités locales quand c’est possible, doivent entreprendre ce grand chantier.
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Le grand public n’était pas au Palais Brongniart et il n’y a pas lieu de s’en étonner. C’est pourtant avec lui que se fera la transition si elle se fait. C’est par là qu’il faut commencer. Le moment est propice, le ras le bol des scandales financiers est à son comble et la crise n’en est qu’à ses débuts. Pour le rallier, ce qui prendra du temps, encore faut-il prendre la juste mesure des difficultés et des tâches à accomplir. Et mettre en face les moyens.
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C’est ce que propose le Plan ESSE avec un mode opératoire assez simple et des outils peu coûteux parce que largement mutualisé. C’est un nouveau sillon que nous ouvrons en ayant conscience qu’il faudra du temps avant de récolter. Et ce n’est pas dans l’air du temps du « tout de suite »…
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http://www.lagedefaire.org/telechargement/Presentation_courte_Plan_ESSE.pdf
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