Dans le cadre de la transition énergétique, les industriels, les Etats travaillent à l’élaboration de sources d’énergie qui viendraient remplacer les énergies fossiles. C’est le discours officiel. Mais l’histoire nous apprend – et l’histoire récente ne le dément pas – que toutes les nouvelles sources d’énergie s’accumulent au lieu de se remplacer. L’objectif est de permettre à l’humanité de poursuivre sa trajectoire, même si elle est délétère pour la vie.
S’il est nécessaire de recourir aux énergies renouvelables pour lutter contre le changement climatique, la construction de centrales photovoltaïques sur des terres agricoles (ou agrivoltaïsme) ou encore sur des espaces naturels pose question : artificialisation des sols, réduction des terres agricoles, impacts sur la nature…
« Les objectifs en matière d’énergie photovoltaïque doivent être mis en œuvre sur les espaces artificiels comme les parkings et les toits, même si c’est plus cher et plus compliqué », expliquait l’écologue Maxime Zucca dans Actu-environnement le 10 septembre dernier. S’il est difficile de renoncer aux énergies renouvelables pour l’avenir, il faut s’astreindre à exercer notre esprit critique et à admettre que la sobriété pourrait et devrait être le premier prisme d’analyse.
Or, face à la situation critique de nombre d’agriculteurs, le pouvoir de l’argent est à l’œuvre. « Il y a aujourd’hui un écart d’environ 1 à 100 entre le revenu agricole et le revenu électrique à l’hectare permis par l’agrivoltaïsme. Aujourd’hui, les industriels, pour capter les bons terrains, proposent un loyer jusqu’à 5.000 euros par hectare. C’est une aubaine extraordinaire pour le propriétaire ou l’agriculteur. C’est évident. C’est aussi une incitation à ne plus cultiver. Pourquoi s’embêter à continuer à travailler si on gagne davantage sans rien faire ? » déclarait Christian Dupraz, spécialiste de l’agrivoltaïsme et président de l’Union Mondiale pour l’agroforesterie à Environnement magazine, le 9 avril dernier.
Nous en parlerons avec :
Christian Dupraz, directeur de recherche à l’INRAE et président de l’Union Mondiale pour l’agroforesterie
Clément Osé, auteur de Marchands de Soleil avec Sylvie Bitterlin (éditions Tana), un récit de la lutte de la montagne de Lure.
Maxime Zucca, ornithologue et chargé de mission naturaliste à l’Agence Régionale de la Biodiversité en Île de France, membre du Conseil National de Protection de la Nature.
Une table-ronde animée par Isabelle Vauconsant et Carine Mayo, journalistes.
Lieu : Académie du Climat, 2 place Baudoyer 75004 Paris.
Horaire : de 19 h à 21 h
Inscriptions en cliquant ici
La table-ronde sera enregistrée et visible en différé sur notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/@jneasso9668/videos
Photo : le chantier de la centrale photovoltaïque de Cruis, novembre-2023 © C.Osé