« Mettre l’écologie à la une des médias » tel est l’objectif d’Anne-Sophie Novel, vice-présidente des JNE, autrice des livres Les médias, le monde et nous et Mieux s’informer (éditions Actes Sud) et co-autrice de la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique. Une priorité d’ailleurs soulignée par le GIEC qui évoque « le rôle crucial des médias et des réseaux sociaux pour faire progresser la conscience climatique et la légitimité des actions engagées ».
Dans ce petit livre, la rédactrice donne la parole à dix journalistes qui racontent comment leur prise de conscience écologique est née et comment ils portent haut et fort ces sujets dans les médias. Pour nombre d’entre eux, la prise de conscience est venue simplement de la confrontation avec la réalité lors de leurs reportages. C’est le cas d’Anne-Cécile Bras de RFI découvrant les ravages causés par les grandes cultures transgéniques ou de Sophie Roland de France Télévisions, enquêtant sur les gaz de schiste ou les perturbateurs endocriniens. Plus rarement, elle est née d’un engagement politique préalable, tel celui d’Hervé Kempf (JNE), fondateur de Reporterre, marqué dès l’adolescence par sa lecture de Charlie Hebdo, du Sauvage, du journaliste Pierre Fournier, du biologiste Jean Dorst ou du pionnier de l’agriculture bio Claude Aubert (tous trois anciens membres des JNE, de même qu’Alain Hervé rédacteur en chef du Sauvage).
Ces journalistes sont-ils pour autant des militants plus que des professionnels ? Pour Philippe Vion-Dury, le créateur de Fracas, « la déontologie journalistique ne dicte pas la neutralité et l’objectivité est impossible ». En outre, beaucoup de ces journalistes insistent sur la nécessité de se former en continu pour bien traiter ces sujets car l’écologie touche à la fois aux sciences, à la technologie, aux questions politiques et sociales. On est donc loin de l’amateurisme ou de la simple idéologie ! Enfin, tous soulignent le besoin d’aller plus loin et d’impulser des changements radicaux, tant au niveau de la société que du traitement médiatique de ces sujets. « On a déjà perdu tellement de temps ! » soupire Sophie Roland, tandis que Stéphane Foucart, du Monde conclut « ce qui manque fondamentalement, c’est un mouvement révolutionnaire ».
Au fil des témoignages, on découvre des journalistes conscients de leur mission, qui portent un regard sans concession sur le monde, quitte à affronter des menaces et du harcèlement en ligne comme Salomé Saqué de Blast. Des personnalités engagées, qui donnent envie de se lancer à leur suite pour écrire une autre page de l’histoire des médias et de l’écologie. Avis aux étudiants en journalisme ! Ce petit livre plein d’espoir s’inscrit dans une collection consacrée à des personnes qui font évoluer leur métier et dessinent un autre visage de l’avenir. À découvrir également : Le monde de l’influence face à l’urgence écologique, Le monde de la mode face à l’urgence écologique et Le monde de la gastronomie face à l’urgence écologique.
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Éditions La Plage, collection Urgence écologique, 64 pages, 6,95 € – www.laplage.fr
Contact presse : Géraldine Rémond. Tél. 06 73 58 05 41 – pressetime@gmail.com
(Carine Mayo)
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