Et si l’on rompait avec le modèle des métropoles géantes et la scission entre ville et campagne pour créer un autre monde où les humains ne se considèrent plus comme des propriétaires de la terre mais comme des hôtes cohabitant avec d’autres espèces vivantes ? Un changement de paradigme nécessaire car nous vivons dans le déni des limites planétaires, mobilisant des « hectares fantômes », c’est-à-dire des ressources produites loin de nous qui rendent notre empreinte écologique insoutenable.
Agnès Sinaï insiste sur la nécessité de changer d’échelle et fait appel au concept de biorégion, né dans la contre-culture californienne dans les années 1970. Il s’agit de créer de nouvelles organisations humaines qui soient davantage en lien avec le territoire. Une utopie concrète que l’autrice, directrice de l’Institut Momentum, un laboratoire d’idées sur l’anthropocène et la décroissance, développe en prenant l’exemple de l’Ile-de-France, après l’effondrement. Une Ile-de-France recomposée en huit biorégions, vidée d’une partie de ses habitants où la voiture cède la place au vélo et aux transports en commun et où l’agriculture reprend une place importante pour gagner en autosuffisance alimentaire.
Ce livre dense et très documenté ouvre les portes d’un nouvel imaginaire vivifiant, nécessaire pour inventer de nouveaux lendemains. Une piste à creuser pour tous ceux et celles qui se consacrent à l’aménagement du territoire mais aussi qui cherchent à créer de nouveaux horizons politiques.
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Éditions du Seuil, Collection Anthropocène, 308 pages, 22 € – www.seuil.com
Contact presse : Fleur Trokenbrock. Tél. 06 31 34 35 12 – fleur.trokenbrock@seuil.com
ou Rose Nouchi. Tél. 01 70 96 88 98 – rose.nouchi@seuil.com
(Carine Mayo)
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