A la COP26 de Glasgow, nous avons rencontré Ndeye Mareme Ndour, directrice adjointe de la CorpsAfrica/Sénégal, coordinatrice adjointe des délégations des jeunes Africains engagés sur le climat.
Propos recueillis par Myriam Goldminc, envoyée spéciale à Glasgow
« Ce groupe, qui a 16 ans d’existence, a un rôle consultatif auprès des institutions internationales. Il y a deux représentants par pays. Au Sénégal, nous travaillons avec des associations locales sur la mise en place d’emplois verts, le recyclage des déchets, la régénération des écosystèmes. Nous avons travaillé en amont de la COP26 avec l’ambassade de Grande-Bretagne pour faire entendre les voix de la jeunesse, notamment sur la place de la grande muraille verte. Cette initiative panafricaine a pour objectif des actions de reclassement et de régénérations d’espaces verts pour contrer l’avancée du désert dans une zone qui s’étend de Dakar à Djibouti. Les méthodes employées reposent sur la permaculture et la réintroduction de plantes locales comme le moringa, utilisé en pharmacopée, ou l’acacia.
Le réchauffement climatique a des impacts dans mon pays. On voit déjà sur les 700 km du littoral l’érosion du trait de côte, comme à Saint-Louis ou Rufisque, ce qui fragilise les communautés de pêcheurs. C’est aussi le cas pour les pêcheurs du sud de la Casamance. Dans le nord du pays, frontalier avec la Mauritanie, l’avancée du désert est manifeste : le couvert végétal disparaît ainsi que les ressources en eau. Enfin, nous craignons de voir s’étendre l’exploitation pétrolière offshore de groupes comme BP Petroleum. Nous devons anticiper les changements. C’est pourquoi nous les jeunes Africains attendons la concrétisation des accords de Paris, la mise en place des fonds verts sur le climat et la mise en place d’une véritable justice climatique afin que la société civile et la jeunesse se fassent entendre. »
Photo du haut : Ndeye Mareme Ndour, directrice adjointe de la COP Africa Sénégal, à la COP26 de Glasgow © Myriam Goldminc