Amérindiens, Pygmés, Maoris, Massaïs, Samis, Kanaks… ils sont plus de 370 millions, sur tous les continents, parlent plus de quatre mille langues et vivent sur 22 % des terres de la planète où se trouvent 80 % de la biodiversité mondiale. Las des promesses non tenues par les gouvernement successifs, le grand chef kayapó, Raoni, avait lancé un appel à la COP 21 à Paris à tous les peuples racines pour former une alliance internationale. Deux ans plus tard, en octobre 2017, s’est tenu à Brasilia la première grande assemblée de l’Alliance des Gardiens de Mère Nature (AGMN). C’est là que Sabah Ramani a principalement rencontré leurs représentants tandis que le réalisateur et photographe Marc Dazier les a portraituré. Dix neuf d’entre eux, représentants des ethnies très différentes, se sont exprimés. Au fil des pages, on découvre un même respect pour le vivant et une autre façon de vivre, plus mesurée, non destructive, de la sagesse donc. « Nous portons la voix de la vie et de notre engagement le plus important : honorer, soigner et sauver la Terre Mère », dit Mihirangi, représentante du peuple Maori (723 500 personnes en Nouvelle-Zélande). Hélas, bien souvent, ils ont à faire face au capitalisme sauvages des sociétés industrialisées avides de leurs richesses notamment celles qui sont dans leurs sols (l’uranium au Niger, l’or en Amazonie). Les peuples racines se voient confisquer leurs terres ancestrales de manière totalement autoritaire et injuste. Pire encore, ils les voient être exploitées et détruites. D’où leur lutte. Et pourtant, c’est sans doute, en s’inspirant de leur manière de vivre, qu’on pourrait sortir de l’impasse où nous nous sommes engouffrés.
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Actes Sud, 208 pages, 15 € – www.actes-sud.fr
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(Danièle Boone)
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