Milieu urbain : un plan anti-pollution de l’air en Algérie

Voici un article paru dans La Nouvelle République (Algérie) du jeudi 7 avril 2011, page hebdomadaire « écologie. »

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par M’hamed Rebah

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Bonne nouvelle pour les écologistes : un texte sur la généralisation de l’utilisation de GPL/Carburant est à l’examen au niveau du ministère de l’Energie afin de diminuer l’utilisation des carburants polluants comme le gasoil. Le ton avait été donné par l’exemption de la vignette au profit des véhicules roulant en GPL/C, introduite dans la loi de finances 2011. Même si l’impact financier de cette incitation semble dérisoire, elle montre la volonté des autorités de combattre la pollution due à la circulation automobile.

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Le projet de texte concerne également la généralisation de l’utilisation du gaz naturel comprimé (GNC) par les autobus exploités dans les grandes villes. C’est le gasoil qui est encore visé. L’équipement des bus de l’Entreprise de transports urbain et suburbain d’Alger (Etusa) en kit GNC pourrait être élargi pour toucher des bus d’entreprises privées qui opèrent dans l’Algérois, apprend-on.

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Ces mesures salutaires pour la qualité de l’air en milieu urbain, viennent s’ajouter à l’interdiction d’importation de véhicules de moins de trois ans (obtenue, en 2004, grâce à une Ordonnance présidentielle, que les députés ont dû voter alors qu’ils avaient rejeté cette mesure, à deux ou trois reprises, quand elle était présentée dans des projets de loi de finances) et, plus récemment, la suspension du crédit automobile.

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La réhabilitation du transport public assuré par l’Etusa ainsi que la modernisation et l’électrification des lignes ferroviaires de la banlieue d’Alger ont offert aux Algérois la possibilité de ne pas utiliser leurs voitures. La situation sera certainement améliorée le jour où le métro (dont le lancement du projet remonte à 1982) et le tramway (qui multiplie ses essais) seront mis en circulation.

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Autre fait à signaler : la réduction du trafic de camions sur le port d’Alger où ne sont plus déchargées les marchandises non conteneurisées (comme les véhicules, par exemple).

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Aucune collecte de données sur la qualité de l’air à Alger

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Mais, malheureusement, il n’y a aucune collecte de données sur la qualité de l’air à Alger pour savoir si la pollution a baissé de manière significative. Le réseau Samasafia, mis en place en 2002 à Alger puis étendu à Annaba, pour surveiller en continu la qualité de l’air, est à l’arrêt depuis plusieurs mois. Ce réseau, qui a coûté autour d’un million de dollars, financé sur prêt de la Banque mondiale, comprend un dispositif identique de quatre stations à Alger et à Annaba, chargées de mesurer les principaux polluants urbains : oxydes d’azote, dioxyde de soufre, oxyde de carbone, hydrocarbures, poussières fines et ozone. Les données recueillies permettaient de calculer un indice de qualité de l’air dans ces deux villes, porté à la connaissance du public à travers sa publication quotidienne dans quelques journaux et son affichage sur des panneaux à la vue des passants. Une station mobile devait compléter ce réseau fixe. Aujourd’hui, ce dispositif est inopérant.

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Aucune information ne peut, donc, être fournie sur le niveau de pollution due à la circulation automobile dans l’agglomération algéroise où le trafic est particulièrement dense. Or, cette information est indispensable. Les résistances mise en œuvre par les « pollueurs » ne sont pas à sous-estimer. Illustration par le gasoil : les propositions, plusieurs fois soumises à l’Assemblée populaire nationale, d’augmenter le prix de ce carburant polluant à travers la fiscalité, ont été systématiquement rejetées par les députés.

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Le gouvernement a fait ce qu’il pouvait : dans la foulée, sans doute, des dispositions de rectification contenues dans la loi de finances complémentaire pour 2009, le Premier ministre a demandé aux administrations de ne plus acheter de véhicules diesel pour leur parc auto et il était question à l’époque (octobre 2009) d’étendre cette interdiction aux entreprises publiques (qui bénéficient de l’appui financier de l’Etat).

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L’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khelil, avait souhaité que l’importation de véhicules diesel soit carrément interdite. C’est le poids de la charge de l’importation du gasoil sur la balance extérieure (dont les chiffres sont établis et publiés) qui a été avancé comme argument et non pas l’impact sur la santé de la population (ignoré en raison de l’absence d’études épidémiologiques). Il manque toujours à l’Algérie un véritable plan de lutte contre la pollution de l’air en milieu urbain, impliquant les secteurs de l’environnement, des transports et de l’énergie et associant, autant que faire se peut, la société civile.

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