Ou comment le saccage d’une rivière d’enfance peut engendrer un engagement écologique… Ce parcours de notre confrère Olivier Nouaillas, journaliste à La Vie et auteur de trois ouvrages sur l’environnement, illustre parfaitement l’adage « penser global, agir local » (et réciproquement).
La Brézentine est une jolie rivière de la Creuse, un petit paradis pour les pêcheurs et les baigneurs sinuant au sein du bocage limousin, là où Olivier a passé son enfance. Mais un sombre jour de 1961, une usine d’équarrissage débute ses activités polluantes à 300 mètres de la Brézentine, où elle rejette ses horreurs nauséabondes. Que font les autorités ? Rien. À la limite, elles demandent discrètement à l’industriel d’arrêter ses activités la journée d’une compétition cycliste afin de ne pas empuantir les spectateurs, mais certainement pas de stopper le saccage de la rivière. Chez les riverains, la résignation et l’apathie persistent jusqu’au 28 juillet 1995, car la mort brutale de centaines de poissons provoque en eux un électrochoc. Ils décident alors de monter une association de défense de leur rivière, et le combat s’engage, difficile. Avec un coup de pouce du destin : la « crise de la vache folle », qui rend les farines animales suspectes, et fait de cette pollution locale un problème européen, tout-à-coup médiatisé. Petit à petit l’usine est obligée de se remettre aux normes, et la nature renaît.
Olivier a entrepris de parcourir à pied la Brézentine, de sa source à sa confluence. Au fil de ses pas et de ses pensées, il nous raconte la rivière et ses habitants, il nous livre ses réflexions sur l’écologie, citant François Terrasson et les JNE, René Dumont et bien d’autres figures, sans oublier un dossier capital qu’il connaît bien : le dérèglement climatique. Face à cet enjeu planétaire, il faudra aussi, désormais, agir global…
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Rouergue, 156 pages, 15 € – www.lerouergue.com
Contact presse : Noémie Sauvage. Tél.: 01 55 42 63 17 –noemie.sauvage@lerouergue.com
(Marc Giraud)
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