Apicultrice et agricultrice au Maroc, Souhad Azzenoud accompagne des coopératives de femmes inscrites dans une démarche d’agro-écologie afin d’enrayer l’exode rural qui touche la région du Prérif. Lors de la COP 22 à Marrakech, elle exposait avec passion ses projets.
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par Nathalie Loubet
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Après une carrière de cadre dans l’agroalimentaire, Souhad Azzenoud décide de « tout quitter » pour s’installer à Kissane, le village de ses parents et grands-parents, situé dans la province de Taounate (nord-centre du Maroc). Déjà diplômée d’une licence de biologie à l’Université de Casablanca et d’un DESS en agroalimentaire, elle décide de suivre une formation en agro-écologie et se lance dans l’apiculture. « Nous sommes dans une région qui dispose d’une matière première – l’olivier sauvage – d’excellente qualité et d’un savoir-faire ancestral qu’il faut préserver, affirme-t-elle. Les arbres rustiques sont bien adaptés aux changements climatiques. »
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Après une année d’un ardent travail sur le terrain, la coopérative oléicole Ariaf voit le jour en 2006. Quelques années plus tard, en 2013, l’huile d’olive obtient la certification bio. « C’est un coût supplémentaire pour les agricultrices mais une garantie pour le consommateur qui va permettre de valoriser le produit, et toucher une clientèle à Rabat ou Casablanca qui dispose d’un pouvoir d’achat plus élevé », précise-t-elle. Un point non négligeable dans une région enclavée. Et pour cette lauréate du prix Terre de Femmes * Maroc 2016, décerné pas la Fondation Yves Rocher, les projets s’enchainent : conseil aux coopératives, réflexion sur le développement de l’agrotourisme, lancement du petit épeautre, et bientôt peut-être le caroubier, utilisé en cuisine ou comme plante médicinale.
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* Le Prix Terre de Femmes décerné par la Fondation Yves Rocher existe depuis 13 ans. Il a récompensé 350 femmes et soutient des actions dans plus de 50 pays.
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Cet article est paru dans son intégralité dans L’information agricole, N° 905, mars 2017.
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