Des tempêtes à répétition sur les côtes, des inondations catastrophiques avec des millions d’euros de dégâts et des centaines de milliers de personnes sans électricité… L’hiver le plus doux depuis 1968 après un printemps 2013 particulièrement pourri.
par Jean-François Noblet
Toute personne sensée pourrait constater les preuves des méfaits du dérèglement climatique tels que les dénoncent depuis 20 ans les écologistes, les scientifiques et les associations de protection de la nature.
On aurait pu espérer une réaction énergique des Bretons, si prompts à défendre leurs intérêts et leur région. En effet, on se rappelle qu’ils ont été les seuls à obtenir en France l’abandon d’un projet de centrale nucléaire à Plogoff, démontrant ainsi un certain engagement écologique.
Mais non, calme plat après les tempêtes. Vous avez entendu des propositions contre le gaspillage énergétique ? Que nenni !
Pire encore, c’est tout le contraire. Voila les bonnets rouges mobilisés contre l’écotaxe qui voulait inciter à la diminution du transport routier, l’une des causes du réchauffement climatique.
Avez-vous entendu des propositions des Bretons pour replanter les milliers de kilomètres de haies défrichées depuis 30 ans pour lutter contre les inondations ou pour faire respecter la loi littorale qui empêche l’urbanisation des côtes ? Silence dans les rangs !
Avez-vous entendu des Bretons demander un plan d’urgence pour enfouir tous les réseaux aériens coupés à chaque coup de vent ? Ce serait un beau chantier pour des chômeurs. Là encore, un silence assourdissant.
Ne comptons pas non plus sur le gouvernement qui préfère faire la guerre et construire un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
Quant aux médias si prompts à sortir un scoop, ils nous font pleurer avec les commerçants victimes des inondations à répétition et avec les familles qui passent les fêtes à la bougie.
Aucune analyse, aucune interrogation. Dormez tranquilles, braves gens !
Alors, on pourrait enfin se tourner vers les écologistes qui sont les seuls à se préoccuper du changement climatique et qui proposent une réelle transition énergétique.
Mais non, en période électorale, tous les sondages les donnent en perte de vitesse alors que les preuves de la justesse de leurs analyses se multiplient.
Faut-il se résigner à considérer que l’espèce humaine n’a vraiment pas l’intelligence de la situation et conclure avec le titre prémonitoire d’un excellent livre d’Yves Paccalet : L’humanité disparaîtra, bon débarras !
Il est urgent de se réveiller.