L’expansion des agglomérations urbaines en Algérie s’est faite au détriment des bonnes terres agricoles, comme l’indiquent les statistiques alarmantes publiées régulièrement par les autorités concernées, mais aussi, c’est nettement perceptible au fil des années, en détruisant des espaces naturels comme les forêts qui constituent le milieu d’habitat de nombreuses espèces animales.
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par M’hamed Rebah
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Les incendies qui ravagent chaque année les forêts achèvent le massacre. Résultat : des espèces ont complètement disparu et d’autres sont sérieusement menacées dans leur existence. C’est le cas du cerf de Barbarie qui vit dans les forêts, affectionnant particulièrement les zones littorales ou de basses montagnes au-dessous de 600 mètres. La population de cette espèce, au nom scientifique de cervus elaphus barbarus, ne se compte plus qu’en quelques milliers à peine, au niveau des forêts d’Annaba, El Tarf, Bouchegouf, Souk Ahras.
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Une loi tente de protéger cette espèce emblématique de la région d’El Tarf et seul cervidé d’Afrique, qui fait partie, avec d’autres mammifères ainsi qu’une série d’oiseaux et de reptiles, de la liste des espèces animales menacées de disparition fixée par l’article 3 de l’Ordonnance du 15 juillet 2006. Leur chasse est interdite.
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Le cerf de Barbarie est également classé par l’UICN (Union internationale de conservation de la nature) comme une espèce menacée et il est inscrit dans l’Annexe III de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction). En dépit de tout ce dispositif, il demeure la proie des braconniers, ses principaux prédateurs, qui « jouent » avec la loi.
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En novembre dernier, trois chasseurs de cerfs de barbarie ont été arrêtés dans une réserve située dans la commune de Hammam Beni Salah, dans la wilaya d’El Tarf, pris en flagrant délit de chasse interdite. Leur infraction, selon la loi, est punie d’une peine d’emprisonnement d’un an à deux ans et d’une amende de cent mille dinars à trois cent mille dinars. S’ils sont récidivistes, la peine est portée au double. Une cellule constituée des structures concernées (gendarmerie, gardes des frontières, ministère de la défense, Direction des forêts et le secteur de l’environnement) veille à la protection de cette espèce.
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Le ministère de l’Agriculture et du développement rural, à travers sa Direction générale des forêts, a pris des mesures pour éviter l´extinction du cerf de Barbarie. Dans ce sens, un plan de gestion et de prévention (2015-2019) destiné à favoriser la reproduction de l’animal dans des conditions appropriées et surtout dans son environnement naturel (Souk Ahras, Guelma et El Taref) a été élaboré. Tous les travaux sur cette espèce sont coordonnés au centre cynégétique de Zéralda, désigné, depuis 2012, point focal national pour le cerf de Barbarie. Ce centre pilote l’opération de réintroduction du cerf de Barbarie dans des réserves naturelles dont celle de Bouchgouf, dans la wilaya de Guelma (non classée), la réserve de Brabtia à Collo et celle d’Akfadou à Béjaia.
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Selon ses responsables, le centre cynégétique de Zeralda tente depuis 1995 de sauver cet animal à travers sa reproduction au niveau du centre en prévision du repeuplement de l’espèce, qui a commencé en 2005, dans les forêts d’Akfadou (Béjaia) et Collo (Skikda). Actuellement, apprend-on, 13 cerfs de Barbarie vivent dans les forêts d’Akfadou et 3 à Collo.
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Cet article est paru dans Reporters (quotidien algérien).
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