Partout en France, et sous des prétextes discutables, des chasseurs et des piégeurs organisent des tueries de renards. À Lille, c’est tout un collectif qui prépare une conférence de presse et une manifestation de rue contre les « Ch’tis fox days », le 15 février 2014.
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par Marc Giraud
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« Malvenue chez les Ch’tis », et autres slogans qui entachent la réputation d’une région pourtant conviviale, circulent actuellement sur les réseaux sociaux. Motif : les « Ch’tis fox days », journées de « régulation » des renards organisées par les chasseur du département du Nord, comme ils l’ont d’ailleurs fait d’autres années. Mais là, ça ne passe plus. Sans doute la dichotomie entre cette appellation festive et la réalité sanglante est-elle mal perçue : la belle communication s’est retournée contre les chasseurs et les piégeurs, et la révolte s’est répandue comme une traînée de poudre. Un gros collectif d’associations (GON, ASPAS, LPO Nord, One Voice, Fondation Bardot, RAC, ANG et de nombreux soutiens) demande à rencontrer le préfet le 15 février pour faire entendre d’autres voix que celles du lobby chasse.
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Pourquoi ces massacres ? Entre nous, la seule explication logique, commune à ces campagnes de massacres, est la volonté des organisateurs de s’amuser à chasser aussi en dehors des périodes de chasse. Car cela est permis pour les animaux déclarés « nuisibles » : grâce à cette étiquette de « nuisibles » on peut chasser, piéger ou déterrer des renards toute l’année ! Et comme les organismes de conseil des préfets sont les CDCFS (Comités départementaux de la chasse et de la faune sauvage), où trônent majoritairement… des chasseurs, on comprend vite pourquoi ces opérations de « régulation » sont si courantes dans nos campagnes. Pour les justifier, les chasseurs entretiennent, entre autres, une psychose autour de l’échinococcose afin de s’afficher comme des sauveurs et des agents sanitaires.
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Les biologistes répliquent sans relâche que l’histoire de la rage a prouvé le contraire : les traques de renards dispersent les animaux contaminés et propagent les maladies au lieu de les éteindre. De plus, l’échinococcose est absente de 75 % des départements français, et la quinzaine de personnes infectées par l’échinocoque chaque année sont majoritairement des propriétaires de chiens, car ce sont les animaux domestiques qui sont les plus susceptibles de transmettre le parasite à l’humain. Autre argument des naturalistes : le renard est un allié de nos productions agricoles, car il élimine plusieurs milliers de rongeurs chaque année.
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