Le gaz de schiste, un «cadeau empoisonné» pour l’Algérie ?

Voici un article paru dans le magazine Reporters (Algérie) du 12 janvier 2013.

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par M’hamed Rebah

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Est-ce à court d’arguments que le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a été contraint d’aller droit au but en suggérant que la campagne anti-gaz de schiste menée par les écologistes algériens, mais pas seuls, est inspirée de la levée de bouclier en Europe contre l’exploitation de ce gaz non conventionnel ? En réponse aux questions des députés à propos du projet de loi sur les hydrocarbures présenté mardi à l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre a appelé à « ignorer les voix émanant d’outre mer appelant à s’abstenir d’exploiter les hydrocarbures non conventionnels sous prétexte de leurs conséquences néfastes sur l’environnement et sur les réserves du pays en eau ».

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Certains députés n’ont pas hésité à affubler le gaz de schiste des qualificatifs les plus effrayants : « cadeau empoisonné », «bombe à retardement» et ont même demandé de renoncer à cette «aventure» en annulant les articles de la loi qui encouragent l’investissement dans le gaz de schiste. Le ministre les a ramenés à la triste réalité : « les hydrocarbures représentent jusqu’à 90 % de nos besoins, les réserves actuelles en hydrocarbures conventionnels ne sont pas énormes à long terme et nous n’avons pas d’alternative jusqu’à 2030 ». Conclusion : le développement des hydrocarbures non conventionnels est un choix incontournable pour répondre aux besoins en matière d’énergie et au financement des projets d’investissement. La priorité du gouvernement, a-t-il rappelé, est la satisfaction des besoins futurs en énergie (entraînés par la croissance démographique et l’augmentation de la consommation d’électricité) et celle-ci nécessite « la mobilisation à moyen et à long termes de toutes les ressources énergétiques conventionnelles et non conventionnelles, renouvelables et alternatives ».

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Youcef Yousfi s’est évertué à minimiser les quantités d’eau nécessaires à l’exploitation du gaz de schiste ainsi que les risques liés à l’utilisation de produits chimiques dans le procédé de fracturation hydraulique. Il a fait miroiter l’avantage de la création d’emplois. Le ministre prévoit que l’exploitation du gaz de schiste avec les activités énergétiques et industrielles y afférentes devront créer quelque 100.000 nouveaux emplois auxquels s’ajoutent les employés actuels dans le secteur des hydrocarbures estimé à près de 100 000 travailleurs.

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Autre avantage : le rendement des gisements : selon Youcef Yousfi ,les réserves de l’Algérie en gaz de schiste sont inépuisables et s’étalent « de Timimoune (Adrar) à In Salah (Sud-est) outre des poches à Tindouf et à Illizi avec une rentabilité d’environ 1,5 milliards de m3 de gaz par kilomètre », un taux qu’il juge «important». Enfin, il estime que ce n’est pas une «aventure» et en donne pour garantie le niveau de qualification du personnel de Sonatrach qui va s’y engager, soit 15000 ingénieurs et techniciens supérieurs « qui connaissent bien leurs tâches ». « Faites-leur confiance ! », lance le ministre.

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