Plusieurs colloques et conférences de presse ont eu lieu au cours de la semaine du 10 décembre 2012 pour souligner l’ensemble des effets connus et inconnus de certains composants chimiques sur la santé.
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par Dominique Martin Ferrari
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Jusqu’à présent, pour faire simple, la sécurité des produits pour la santé reposait sur la notion « la dose fait le poison ». Désormais, on sait, avec certitude, que des effets de long terme sont également graves. Le WECF, association des femmes européennes pour l’environnement, rappelait le 13 décembre que les Directives européennes et notamment la Directive jouet ont encore du mal à s’appliquer.
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A six mois de la mise en oeuvre de la nouvelle réglementation et à la veille de Noël, l’association a envoyé un questionnaire aux grands fabricants et distributeurs de jouets (16 firmes) pour leur demander où ils en étaient et pour savoir si cette Directive aurait une incidence sur leurs modes et leurs coûts de fabrication.
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Six seulement ont daigné répondre : Smoby, Leclerc, Lansay et Vulli. Disney et Hasbro ont renvoyé une note réglementaire. « La transparence n’est encore pas de mise, a déclaré Anne Barre, présidente de WECF France. C’est décevant : soit on ne se préoccupe pas assez de cette question, soit on ne se plie pas à la réglementation ». « Ils doivent apprendre à rendre des comptes », déclarait Marie Jeanne Husset, ancienne directrice de 60 Millions de Consommateurs. Désormais, outre les fabricants, les distributeurs sont considérés comme responsables. Les jouets les plus dangereux aujourd’hui, sont ceux qui sont vendus, sans marque, sur les foires et les marchés.
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« C’est un paradoxe d’être obligé de protéger les enfants de leurs jouets, rappelait le Dr Dominique Leyronnas, pédiatre. De grosses campagnes ont été menées contre les produits d’entretien, les produits toxiques de la maison et pourtant ce sont désormais les jouets qui attaquent des peaux encore fragiles, ou que l’on porte à sa bouche et que l’on suce. Il vaut mieux éviter l’avalanche de mauvais jouets. Le trésor d’un enfant est souvent le caillou ou le bout de bois caché au fond de sa poche ».
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Le combat ne fait que commencer car il n’y a pas que les bisphénols, ou les phtalates… Il y a aussi les métaux lourds, pas complètement interdits, la notion même de jouet à revoir, les nomenclatures de risques selon les âges, le logo CE bien ou mal appliqué sur les contrefaçons…
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Le WECF milite pour un labellisation indépendante, et lance une pétition sur le site change.org pour demander une meilleure surveillance des réglementations, envoie également un courrier au Ministre de la consommation et de l’économie solidaire, Benoît Hamon, et à Delphine Batho qui s’est engagée à faire appliquer la loi sur le bisphénol A.
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Dominique Leyronnas a conclu en soulignant la bataille qui s’annonce sur les ondes magnétiques, « celles qui agissent comme perturbateurs à long terme, sur la fertilité… que l’on met sur ses genoux ou dans sa poche. » La nouvelle folie du wifi, des ondes partagées, de la ville connectée….
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Informations et dossiers de presse : wecf.fr , et elisabeth.ruffinengo@wecf.eu
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Cet article a été publié sur le site Mediapeps que vient de lancer Dominique Martin Ferrari.
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NDLR : Pour en savoir plus sur le site Change.org, vous pouvez lire ici (en anglais) la page Wikipédia consacrée à ce site.
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