Il y a toujours du nouveau dans le massif de Fontainebleau : en voici quelques échos.
.
par Annick Mouraret
.
Tour du Massif de Fontainebleau (TMF)
Le voici revisité par le Coderando 77 et maintenant décrit dans le nouveau topo La Seine et Marne … à pied. Il est proposé en 4 étapes, les balisages sont divers, mais bien indiqués :
– De Fontainebleau-Avon/gare à Bourron-Marlotte/gare, 21,7 km, 5 h 30 ;
– De Bourron-Marlotte à l’ermitage de Franchard, près du parking ONF, 21,3 km, 5 h 30 ;
– De l’ermitage de Franchard à Bois-le-Roi/gare, 13,1 km, 3 h 30 ;
– De Bois-le-Roi à Fontainebleau-Avon/gare, 17,7 km, 4 h 30.
.
Passage sous la RD 607
Un impressionnant passage souterrain est en construction sous le carrefour de Paris (RD 607) dont la traversée pédestre relevait de la bravoure, même le dimanche, sur l’itinéraire Fontainebleau-Barbizon, en raison des 36.000 véhicules (dont 10 % de poids lourds) qui transitent là chaque jour. Côté route, une voie dans le sens Fontainebleau-Paris sera supprimée pendant les travaux ; côté piétons, le résultat sera un souterrain confortable, avec une placette de type amphithéâtre qui sera terminée au 1er trimestre 2013.
.
Observatoire de la forêt
En mars 2012, l’Association des Amis de la Forêt de Fontainebleau (AFF) a mis en place une commission observatoire de la forêt chargée de collecter les alertes, de les vérifier et d’en assurer le suivi. Trois types d’atteintes au patrimoine sont le plus souvent constatées : déchets et gravats, tags et dégradations de monuments, suite de chantiers forestiers (abandon de grumes, ornières…).
.
Chacun peut communiquer ses constatations, soit par voie électronique sur le site des AFF, soit par téléphone (01.64.23.46.45). Chaque alerte est numérotée chronologiquement ; si elle est justifiée, elle est transmise à l’ONF, avec un suivi jusqu’à la clôture du dossier.
.
Premier bilan
En Juillet 2012, les AFF ont comptabilisé 54 alertes, dont 14 cas de dépôts sauvages, 8 de marquages intempestifs (tags sur les rochers), 8 de non-remise en état des sols après exploitation forestière. Plus de la moitié ont été réglés, les autres sont en cours de solution. D’une façon générale, on constate une nette amélioration de la propreté en forêt, notamment le long des routes.
.
Phytolaques
Ça se passe mal du côté des phytolaques. Hélas, ces plantes continuent à proliférer faute de législation les concernant. Thierry Pain est très, très en colère, ayant lutté énergiquement avec d’autres contre cette « peste » à Fontainebleau où elle est apparue voici une trentaine d’années : on en compte 180 parcelles à ce jour.
.
C’est une plante invasive, toxique pour les herbivores. Les tubercules absorbent toute l’eau disponible dans le sol, assoiffant les arbres environnants et on ne lui connaît pas de prédateur. Cela est développé dans l’article « A l’assaut des phytolaques» d’Hélène Denis et Thierry Pain, paru dans Paris-Chamonix en août/septembre 2008.
.
L’ONF dit à Thierry qu’il est « regrettable » de continuer à arracher les phytolaques dans les RBI (Réserves Biologiques Intégrales). L’objectif des RBI est de suivre l’évolution naturelle de la forêt sans intervention humaine. Qu’y-a-t-il de naturel dans l’invasion de telles plantes exotiques ?
.
Des règlementations inexistantes pour lutter
La règlementation sur les RBI n’a pas envisagé une telle situation et se montre donc inadaptée. La lutte par l’arrachage est un travail continuel suivant des méthodes ayant reçu l’aval de l’ONF et le soutien du Muséum National d’Histoire Naturelle ; c’est harassant tant la plante est envahissante ici comme ailleurs. L’arrachage ne remplacera pas une véritable stratégie au plan national.
.
Thierry Pain, le botaniste désespéré dont on connaît la persévérance, a décidé de s’arrêter, sans décourager ceux qui veulent poursuivre les luttes.
.
Cet article a été publié dans la revue du CAF (Club Alpin français) Ile-de-France, Paris-Chamonix.