Une nouvelle crise agricole couvre de lisier les Préfectures et enrichit l’air de fumées de pneus brûlés. La tradition agricole est respectée. Comme d’habitude le président du syndicat majoritaire désigne des coupables, demande des sous et des allègements de tout, comme d’habitude l’État lui a répondu oui par l’intermédiaire de sa ministre de l’agriculture qui fait semblant de croire qu’elle est (future ex-) ministre de l’agriculture.
L’essentiel étant que le scénario intangible de la comédie humaine soit respecté et que les débordements ne s’écartent pas trop de ce qui est invariablement prévu et négocié entre les acteurs. Il faut avant tout sidérer, saturer d’images et de mots-valises de manière à ne surtout pas parler du problème, tout en faisant croire qu’on en cause. Les élections des membres des chambres d’agriculture sont proches (le 31 janvier prochain), et il s’agit en cette fin d’année de marquer les esprits de manière que chacun vote comme il faut, c’est-à-dire pour la FNSEA ou la Coordination. rurale. Quand même, il est dit que les agriculteurs ne peuvent vivre car ils sont obligés de vendre sous leurs prix de revient, et que c’est à cause de la Grande distribution, de certains industriels et de quelques grosses coopératives. Ce sont des phrases obligées, qui font partie du rituel sémantique de toute bonne crise agricole. Elles ne servent à rien, pas plus qu’une déclaration contre la guerre ou le cancer, vu qu’elles sont prononcées chaque fois, sans que quoi que ce soit n’avance réellement d’une crise à l’autre.
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