Autant l’avouer, le titre du livre nous paraît survendu par rapport à son contenu. L’auteur brosse certes un large tableau d’un demi-siècle de combats écologiques. Mais on s’attendait à ce qu’il fasse une analyse fine et ambitieuse des raisons aussi multiples que croisées de leurs impasses ou échecs. En lieu et place, que trouve-t-on ? La dénonciation répétée, jusqu’à l’ennui, de l’écologie du spectacle. Autrement dit, l’écologie du compromis, plus préoccupée des modes de communication pour populariser ses combats que des combats eux-mêmes. Outre que l’accusation de cette écologie B.C.B.G reste ici prisonnière d’une focale étroite, le ton utilisé finit aussi par lasser.
Chargé de plaidoyer climat à Greenpeace pendant dix années, Clément Sénéchal tire en effet à boulets rouge sur l’ONG avec un ton revanchard qui ne fait pas illusion et le discrédite. Nous partageons pourtant avec lui la conviction qu’une rupture avec le capitalisme s’impose. Mais comment en finir avec l’extension illimitée du domaine de la marchandise, et son corollaire, la destruction de la planète ? L’auteur avance bien quelques pistes – écologie décolonial, éco-féminisme, réactivation de la lutte des classes – pour construire un front écologique populaire. Hélas ces propositions ne sont développées qu’à la fin de l’ouvrage et sur un mode elliptique qui nous laisse sur notre faim. Dommage.
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Éditions du Seuil, 213 pages, 19 € – www.seuil.com
Contact presse : Fleur Trotenbrock. Tél. : 06 61 34 35 12 – fleur.totenbrock@seuil.com
(Jean-Claude Noyé)
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