Auteur de nombreux livres et articles sur la surpopulation, Michel Sourrouille nous livre aujourd’hui un bilan comparatif de la situation démographique dans une douzaine de pays à travers le monde. « Mon constat est sans appel, territoires riches ou pauvres, tous sont confrontés au surnombre », écrit-il. Le cas le plus dramatique est sans doute le Bangladesh. « En 2023, plus de 171 millions de Bangladeshis s’entassent sur un petit territoire de 147 000 km2, environ la moitié de la superficie de l’Italie. C’est l’un des pays les plus densément peuplés du monde (1 200 habitants au kilomètre carré) », note Michel Sourrouille. Notre auteur tire aussi la sonnette pour des pays comme le Cameroun, où le nombre d’habitants a été multiplié par dix en 60 ans, ou l’Égypte où la population se concentre « sur une étroite bande de terre fertile, limitée à la vallée du Nil et à son delta », représentant « moins de 5 % de la superficie » du pays.
Michel Sourrouille se penche également sur le cas de l’Afghanistan (40 millions d’habitants, contre 7,5 millions en 1950) où le régime taliban compromet le nécessaire développement du planning familial. Pour lui, notre pays n’est pas non plus épargné par le poids du nombre : « nous ne pouvons pas être de plus en plus nombreux en France si nous souhaitons mettre en place une société économiquement durable, écologiquement équilibrée et conviviale dans les interrelations sociales ». Michel Sourrouille salue en revanche l’exemple nippon : « le Japon montre la voie à suivre mondialement, une décroissance démographique pour en arriver à équilibrer population et ressources internes. En 2020, ce pays comptait 126 millions d’habitants ; il est prévu de descendre à 95 millions en 2050, 86 millions en 2060 et 48 millions en 2100 ».
Tout au long de ce livre très documenté, qui suscitera à coup sûr des réactions contrastées, Michel Sourrouille déplore le peu de place que les médias, et tout particulièrement le quotidien le Monde, accordent aux questions démographiques. « Si le concept de surpopulation n’est pas encore entré dans le langage courant malgré le fait que nous soyons déjà plus de 8 milliards, il y a une raison culturelle : l’habituation », ajoute-t-il en conclusion. « C’est la perte de la capacité d’indignation par rapport à une situation qui est devenue trop habituelle. Notre environnement quotidien est fait de surnombres, dans le métro, dans les embouteillages, dans les banlieues, dans les campings, sur les plages… »
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Éditions Edilivre, 132 pages, 6,99 euros (numérique), 14,50 euros (papier) – www.edilivre.com
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(Laurent Samuel)
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