Ces deux là sont amis et complices depuis une trentaine d’années. À vingt ans, Catherine devient la plus jeune administratrice de la LPO nationale et fait connaissance de Marc qui est déjà au Conseil d’administration. Ménigoute fait partie de son paysage depuis son adolescence. Marc, lui, n’a raté aucune édition du Festival. Portraits croisés.
par Danièle Boone
« J’ai adhéré à la LPO à 13 ans en 1985, l’année de la première édition du FIFO, raconte Catherine, mais j’ai dû n’y aller que deux ou trois ans après. » Sa sensibilisation à la nature, elle la doit en grande partie à un professeur de biologie alors qu’elle était en 5e. « Il y avait des phasmes, des grillons dans la classe. Il nous emmenait dans les bois… On a créé un club CPN dont j’étais responsable. Cette rencontre a révolutionné mon approche des sciences naturelles. Ce prof que je vois toujours m’a insufflé le goût de la nature et le militantisme est venu au fur et à mesure. »
Ce prof faisait un remplacement de seulement une année. Après son départ, Catherine a continué de s’occuper du club CPN. Elle achète son premier guide Peterson à 13 ans. Un jour, elle découvre et identifie un bruant zizi dans son jardin. Elle trouve cet oiseau si joli, si «exotique» qu’elle écrit un texte et l’envoie à L’Oiseau magazine qui le publie. Plus tard, elle collaborera régulièrement au magazine de la LPO. À vingt ans, Catherine devient la plus jeune administratrice de la LPO nationale. Marc est également administrateur. C’est là qu’ils font connaissance. Leurs chemins ne vont plus cesser de se croiser, notamment à Ménigoute. Amitié et complicité les lient depuis trente ans.
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Tous les FIFO depuis le premier !
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Depuis 40 ans, Marc est très fidèle à Ménigoute : il n’a raté aucune édition ! « J’ai tenu tous les rôles, explique-il. D’abord en tant que dessinateur, mon premier métier, j’ai exposé mes aquarelles. Ensuite, je suis venu pour le magazine « Hibou » pour les enfants dont j’étais rédacteur en chef. Puis, lorsque j’étais porte-parole de l’Aspas, je tenais le stand. J’ai été jury aussi – ça c’est fatigant… faut du collyre ! C’est intéressant, mais tu as toujours peur d’être injuste. Je ne l’ai fait qu’une fois. Je suis venu aussi en tant qu’auteur du documentaire ‘La France sauvage’. On avait eu un prix. Et cette année, je suis là aussi en tant que script doctor de Homo Animalis, le film de Jacques Mitsch.» Et Marc propose toujours ses balades natures En chemin. « C’est mon truc depuis toujours, ma collection chez Delachaux, ‘En bord de chemin’. Je décrypte ce qui nous entoure. »
En 2010, Catherine commence à travailler de manière régulière pour Ménigoute. Elle fait le blog qui s’appelle Mon truc en plumes. « C’était assez informel et très personnel comme approche, mais ça marchait pas mal. Cela a duré quelques années..» Mais surtout, de 2010 à 2023, elle rédige la lettre d’infos mensuelle. Lorsqu’elle décide d’arrêter l’année passée, elle en compte 162 à son actif. Une belle performance assurément. Édito, interviews, sujets environnementaux… elle met au service du Festival son savoir-faire de journaliste militante et la lettre est toujours pleine de sens.
La belle aventure de Mainate.TV
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Durant une dizaine d’année, Catherine et Marc ont participé activement à MainateTV, la télévision du festival. Elle était animée par Jean-Philippe Elme. Catherine et Marc étaient chroniqueurs, l’une parlait des livres dans La griffe de Cat, l’autre allait sur le terrain faire du décryptage nature dans En chemin. Ils participaient tous les deux aux plateaux, interviewaient des invités prestigieux comme Paul Watson, Michel Rocard, Francis Hallé… « Nous, on trouve que c’est dommage qu’il n’y ait plus cette web TV, remarque Catherine. Il faut dire que dans un village où le réseau n’est pas suffisant, il y avait souvent des problèmes. Les étudiants de l’IFFCAM s’occupaient de la technique. C’était bien pour eux, car cela les formait à la régie TV qui n’est pas dans leur programme. » L’expérience acquise était très concrète. « Ils se confrontaient aux réalités de terrain et apprenaient des métiers qui existent, ajoute Marc. Celui qui était réalisateur un jour était cadreur ou preneur de son le lendemain. C’était intéressant pour eux et pour tout le monde parce que c’était in situ. »
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Enseignants aussi
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Depuis 5 ans, Catherine enseigne l’écriture à l’IFFCAM dans le cadre du DU de photo animalière et de nature. Et elle a embarqué Marc ! Il intervient une fois par an dans le cours de Catherine. Il présente l’esprit de sa collection En bord de chemin qui met l’image au centre. « Je raconte aux photographes, le point de vue de l’éditeur, précise Marc. Lorsqu’on est sur le terrain, souvent on met le sujet au centre, mais quand on veut la publier sur une double page, l’image ne convient pas à cause de la pliure. C’est un truc auquel le photographe ne pense pas forcément. » Ensuite, c’est la responsable éditoriale de Delachaux et Niestlé qui intervient. « Elle présente la manière dont un éditeur comme Delachaux travaille avec un photographe, explique Catherine. Je suis très fière d’avoir leurs interventions dans mon cours parce que c’est hyper concret. »
Les deux complices, tous deux auteurs chez Delachaux ont réussi à convaincre leur éditeur de s’investir à Ménigoute. C’est chose faite depuis deux ans. L’éditeur est présent et, du coup, d’autres auteurs viennent faire des conférences et signer leur livre.
Photo du haut : Catherine Levesque-Lecointre et Marc Giraud © Danièle Boone