Les 25 et 26 septembre 2024, quelques jours après l’ouverture du débat public (17/09) sur l’opportunité de construire deux EPR2 à Gravelines, sept membres des JNE sont allés sur place. Il s’agissait de découvrir le site potentiel d’accueil des EPR2 et d’aller à la rencontre des associations locales concernées par le projet, et ce dans un contexte de menaces liées au dérèglement climatique.
par Anne Henry-Castelbou
La visite de la centrale a permis d’aller à proximité du terrain où seraient construits les EPR2. Anciennement exploité par TotalEnergies, le site était occupé par des cuves qui sont en train d’être détruites. Tout est fait pour être prêt à engager les travaux de construction si EDF arrive à obtenir son autorisation administrative. Cette visite a été l’occasion de découvrir également la salle des machines, où est fabriquée l’électricité, lorsque la vapeur d’eau générée par le réacteur nucléaire, actionne la rotation de la turbine. Enfin, tout au long du parcours, EDF nous a montrés les travaux en cours pour sécuriser le site contre les effets du dérèglement climatique : digue de 10 mètres, réserve supplémentaire d’eau, protections pour résister à des tornades de 330 km/h et à des températures de plus de 50 degrés. Les EPR2 seraient même installés sur une plateforme située à 11 m au-dessus du niveau de la mer.
A la rencontre des associations locales
A l’issue de la visite, le groupe a rencontré des représentants de la CLI (Commission locale d’information) de Gravelines. C’est une instance indépendante, financée par l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire , qui a pour mission le suivi, l’information et la concertation en matière de sureté nucléaire. Elle intervient sur différentes thématiques (emploi, transport, environnement, risque nucléaire …) liées à la centrale. La structure suit le projet des EPR2 avec intérêt tout en restant vigilante, de par les risques de submersion et d’inondations propres à ce territoire de polder. On regrettera l’annulation à la dernière minute de l’association Adelfa, assemblée de défense de l’environnement Littoral Flandres, membre de la CLI.
Une concentration de risques inquiétante
Le lendemain, nous avons découvert la réserve naturelle du Platier d’Oye, à proximité de la centrale nucléaire, qui subit la pression de l’urbanisation lié à ces projets industriels. Enfin, le groupe a participé à un débat organisé en métropole lilloise, à 90 km de Gravelines : « Risque technologiques majeurs : que savons-nous, quels contrôles ? ». L’arrivée de deux nouveaux réacteurs sur le Dunkerquois – accueillant déjà 22 sites Seveso et 7 à venir – pose en effet la question de la concentration de structures à risques sur un petit territoire, qui regroupe une part importante de l’activité économique maritime de la France. Un débat organisé par EDA (Environnement Développement Alternatif), en présence de l’ASN, de la CLI de Gravelines, de la DREAL Hauts-de-France, de France Nature Environnement et de la CNDP (Commission nationale du débat public).
Pour en savoir plus sur le projet de création de deux EPR2 à Gravelines : debatpublic.fr. Notons le rapport de Greenpeace du 3/10 à ce sujet (cliquez ici).
Pour découvrir les articles et podcast réalisés à la suite de la visite :
https://reporterre.net/Des-EPR-en-bord-de-mer-la-mauvaise-idee-du-gouvernement
http://geometre-lemag.fr/article/122/la-relance-du-nucleaire-une-opportunite
https://www.rcf.fr/articles/ecologie-et-solidarite/nouveaux-reacteurs-nucleaire-epr2-a-gravelines-preparatifs-en-cours
Photo du haut : les JNE en visite à la centrale nucléaire de Gravelines © Antoine Bonfils