Pourquoi la voiture électrique est bonne pour le climat par Cédric Philibert

Dans ce livre solidement documenté, Cédric Philibert, chercheur associé à l’IFRI (Institut français des relations internationales), bat en brèche les idées reçues (y compris dans certains milieux écologistes) contre la voiture électrique. Preuves à l’appui, cet ancien journaliste (qui fut, au siècle dernier, membre des JNE) montre que, malgré les dépenses d’énergie liées à sa fabrication et son poids plus élevé, le bilan CO2 de ce type de véhicule est en moyenne presque trois fois meilleur que celui de ses concurrentes à moteur à explosion. Il réfute aussi l’affirmation selon laquelle les métaux nécessaires à ses batteries seraient en voie d’épuisement rapide et exposeraient une bonne partie de la planète aux ravages de l’exploitation minière. « L’extraction du charbon est aujourd’hui si importante que sa division par quatre d’ici à 2050, complétée d’une baisse de l’exploitation pétrolière, fait plus que compenser, en tonnage de roches extraites, une multiplication par huit des extractions de minéraux pour les renouvelables et les véhicules électriques », écrit Cédric Philibert.

Au fil des pages, notre auteur répond aussi aux questions pratiques que se posent nombre d’acheteurs potentiels. Les risques d’incendie des batteries ? Moins importants qu’avec les voitures thermiques. Le nombre insuffisant de bornes ? Un problème qui peut être résolu à condition d’y mettre les moyens et de développer la « bidirectionnalité » (autrement dit la capacité des batteries à envoyer de l’électricité vers l’extérieur). Le prix ? Les bonus et autres leasings réduisent déjà le surcoût (de 30 à 60%) de la voiture électrique par rapport aux modèles thermiques, plus onéreuses en ce qui concerne la consommation et l’entretien. « A terme, rien ne justifie un écart de prix significatif entre un modèle thermique et son homologue électrique », écrit Cédric Philibert. « Le second est bien plus simple mécaniquement et son moteur, infiniment plus robuste, contient beaucoup moins de pièces. »

A celles et ceux qui l’accuseront de « technosolutionnisme », Cédric Philibert réplique que les efforts en faveur des « mobilités douces » et de la réduction de la place des véhicules individuels sont désormais bien engagés dans la plupart des grandes villes européennes, mais que la voiture reste globalement irremplaçable dans les zones rurales. Mieux vaut donc dans ce cas qu’elle soit électrique plutôt que thermique. Pour respecter les objectifs des Accords de Paris (limiter le réchauffement climatique à 2° C et le contenir aussi près que possible de 1,5 ° C), il faudrait, selon l’Agence internationale de l’énergie, que deux voitures neuves sur trois achetées en 2030 dans le monde soient électriques. Il n’y a pas de temps à perdre !

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Éditions les Petits Matins, 208 pages, 20 € – www.lespetitsmatins.fr
Contact presse : Macha Dvinina. Tél. : 01 43 48 77 27 – macha@lespetitsmatins.com
(Laurent Samuel)
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