Cinquante ans après avoir commandé le célèbre rapport sur les limites de la croissance, paru en 1972, à une équipe du MIT (Massachusetts Institute of Technology) animée par Dennis et Donella Meadows, le Club de Rome * a lancé en 2022 une nouvelle étude sur l’avenir de la planète, confiée à une équipe pluridisciplinaire. Dirigé par Sandrine Dixson-Declève, co-présidente du Club de Rome et spécialiste des sciences de l’environnement, et comptant dans ses rangs Jorgen Randers, co-auteur du rapport de 1972, ce projet baptisé Earth for All (Terre pour tous) s’appuie sur un modèle informatique, inspiré par le World3 de l’équipe du MIT, mais bien sûr incroyablement plus complexe, qui articule un grand nombre de facteurs tels que le comportement humain, le développement technologique, la croissance économique ou la production alimentaire, en simulant leur impact sur le climat et la biosphère.
Les auteurs se fixent cinq « changements de cap extraordinaires » : mettre fin à la pauvreté, lutter contre les inégalités, renforcer l’émancipation et l’autonomisation des femmes, développer un « système alimentaire sain pour les individus et les écosystèmes », opérer une transition vers les énergies propres. Pour parvenir à ces objectifs, le modèle Earth4All oppose un scénario « Trop peu, trop tard », prolongeant les tendances actuelles, à un scénario « Pas de géant », caractérisé par une « reconfiguration fondamentale des économies, des systèmes énergétiques et alimentaires ». Afin d’illustrer de manière vivante les conséquences de leur modèle, les auteurs retracent le destin au fil des décennies, et en fonction des variations de leurs hypothèses, de quatre jeunes filles (fictives) nées en 2020 : Shu (Chine), Samiha (Bangladesh), Ayotala (Nigeria), Carla (États-Unis).
Selon les auteurs, le changement de cap nécessaire, tant pour l’énergie que pour l’alimentation « requiert la combinaison de technologies, de nouveaux comportements et d’une politique de prix accélérant les transformations et attirant les investissements par le biais de canaux publics et privés ». Sans méconnaître l’inquiétude et l’anxiété croissantes face à l’avenir, cet ouvrage à l’optimisme parfois forcé se conclut par un appel à l’action, tant par les gouvernements que par les citoyens. Avec ce credo : « La Terre pour tous, c’est possible. Nous pouvons tous prétendre à un niveau de vie élevé dans le respect des limites de notre planète ».
* Groupe de réflexion fondé en 1968, rassemblant des scientifiques, des fonctionnaires et des industriels de 52 pays.
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Éditions Actes Sud, 304 pages, 20 € – www.actes-sud.fr
Contact presse : Sophie Patey. Tél.: 06 67 23 33 91 – s.patey@actes-sud.fr
(Laurent Samuel)
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