L’organisation des Jeux olympiques d’hiver en 2030 dans les Alpes françaises constituerait un triple gaspillage : financier, énergétique et écologique. Un auteur naturaliste des JNE appelle à se mobiliser contre ce projet.
par Pierre Grillet (relecture : Marie-Do Couturier)
J’avais 12 ans quand le général de Gaulle est venu à Grenoble inaugurer les Jeux olympiques d’hiver… Pour l’occasion, une très grande et large avenue toute neuve lui avait permis de parader triomphalement jusqu’au stade d’ouverture de ces Jeux, devenu depuis le quartier Villeneuve que les médias ne cessent de déconsidérer dès le moindre signe d’un mouvement de révolte… C’était juste quelques mois avant la grande révolution du printemps (NDLR : Mai 1968) … Des Jeux couronnés par le controversé triplé de Jean-Claude Killy… Comme la grande majorité des Grenoblois, je n’ai pourtant assisté à aucune des épreuves. J’étais alors tiraillé entre un évènement sportif adulé qui m’attirait, mais que je pressentais aussi comme un incroyable gâchis par sa démesure et qui échappait totalement à ses habitants. Ces Jeux s’avéreront, un peu plus tard, un gouffre financier et un désastre écologique, mais l’image de la ville aura rayonné à travers le monde, l’essentiel était ainsi assuré…
Les Jeux olympiques : un triple gaspillage : financier, énergétique et écologique en 1968 comme en 2010, 2014, 2018, 2022, 2024 et… 2030 !
Pour l’occasion, la ville avait été transformée, on parlait alors de « modernisation » et « d’image positive » qu’il fallait donner au monde. Certains médias n’hésitaient pas à dire que tous les Grenoblois auraient enfin l’eau courante grâce aux J.O. ! Dans les stations alentours, on avait construit, pour l’occasion, une piste de bobsleigh (Alpe d’Huez), une piste de luge (Villard-de-Lans) et un tremplin de saut à ski (Saint-Nizier) pour ne citer que ces exemples : l’histoire de ces trois installations démontre à quel point le gaspillage, au nom de la compétition et surtout du prestige, fait intégralement partie de l’ADN olympique moderne. La piste de bob était exposée en plein soleil, sans même parler du coût de fabrication, de la dépense énergétique pour maintenir la piste glacée fut énorme et ne permit même pas aux compétitions de se dérouler dans de bonnes conditions. Celle-ci fut, par la suite, très vite abandonnée puis détruite. La piste de luge fut construite en un lieu très défavorable pour faire plaisir à l’office du tourisme. Résultat : les épreuves prévues lors des JO ont dû être raccourcies en raison des températures trop élevées. Elle fut abandonnée très peu de temps après. Le cas le plus emblématique est celui de ce magnifique tremplin de saut à ski, construit à Saint-Nizier, 800 mètres juste au-dessus de Grenoble : le choix du site n’avait pas été fait en fonction de ses qualités pour une telle pratique (faible altitude, peu d’enneigement et très mauvaise exposition), mais parce que celui-ci offrait un panorama grandiose sur la ville et assurait ainsi une couverture d’images dans le monde entier permettant de faire sa promotion (1). Le manque de neige avait nécessité des apports par hélicoptère ! Douze années plus tard, le tremplin devait être totalement abandonné…
C’était il y a 56 ans. Entre temps, le développement durable a été officiellement promu dans les années 80, les enjeux écologiques, déjà connus en 1968, n’ont cessé, au fil des ans, d’être encore plus perceptibles et documentés. Le mouvement des associations de protection de la nature n’a fait que croître au moins jusqu’au début des années 2000, donc les choses ont nécessairement changé. Chaque Jeux d’hiver, comme d’été, est aujourd’hui labellisé « durable » et « écolo ». Bien avant les J.O. de Sotchi, le Comité international olympique (CIO) avait reconnu officiellement l’environnement comme la troisième dimension de l’olympisme, aux côtés du sport et de la culture, en déclarant au côté du Programme des Nations Unies pour l’environnement que « les questions environnementales font aujourd’hui partie intégrante du processus d’évaluation et de sélection des candidatures… ». La Charte olympique laisse rêveur : « Le rôle du CIO est (…) d’encourager et de soutenir une approche responsable des problèmes d’environnement, de promouvoir le développement durable dans le sport et d’exiger que les Jeux olympiques soient organisés en conséquence… » (2). Mais hormis ces changements purement sémantiques, rien n’a véritablement changé ou plutôt, tout n’a fait qu’empirer.
De 1968 à nos jours, la gabegie aura été, en effet, sans cesse croissante avec des moyens financiers toujours plus démentiels : faut-il rappeler les livraisons de neige par hélicoptères aux JO de Vancouver en 2010, le désastre écologique et humain des JO de Sotchi (3) en 2014, les atteintes environnementales des JO de 2018 à PyeongChang en Corée du Sud, ou de ceux encore plus récents de Pékin en 2022 sur des pistes enneigées artificiellement à 100 % ? Le constat est quasi identique, voire pire, pour les J.O. d’été. Le CIO nous prend pour des cons. Il serait temps de s’en rendre compte et de stopper les envies mégalomanes de ses dirigeants et partenaires (pour la plupart, des multinationales destructrices), ainsi que les ambitions politiques de certains élus qui imaginent toujours, en accueillant ces Jeux, redorer leur image et assurer leur réélection.
Les Jeux olympiques et le sport de haute compétition : entre business et entente cordiale avec les dictatures et/ou les démocraties autoritaires
Monsieur Jérôme Valcke, homme d’affaires très controversé, alors secrétaire général de la Fédération internationale de football (FIFA), n’avait pas hésité à affirmer en 2013 : « un moindre niveau de démocratie est parfois préférable pour organiser une Coupe du monde. Il est plus facile d’organiser une compétition comme la coupe du monde dans un pays dirigé par un homme fort qui peut décider seul à l’instar de Poutine en Russie » (4) … Pour les JO d’hiver en 2030, trois pays étaient en lice : la Suisse, la Suède et la France. Finalement, la Suisse et la Suède ont été écartés car ces deux nations auraient dû passer par un vote référendaire pour décider ou non d’organiser ces Jeux. La sélection (désastreuse) de la France pour les JO d’hiver en 2030 n’a été réalisée, pour l’essentiel, que sur un critère de niveau faible de fonctionnement démocratique, la France n’ayant pas obligation de demander son avis à la population ! (5) L’histoire même de ces Jeux « modernes » démontre à elle seule le côté fortement réactionnaire de ses promoteurs : Pierre de Coubertin, considéré comme le père de « l’ère moderne » des J.O depuis 1894, tant adulé par les journalistes sportifs tous les quatre ans, fut un triste personnage, lui-même réactionnaire, élitiste, colonialiste, très fortement misogyne et antisémite (6). Avery Brundage (7), président du CIO lors des JO de Grenoble et membre de l’organisation depuis 1936 (8), fut résolument engagé contre le boycott des JO de Berlin en 1936, des Jeux à la gloire d’un certain Adolf Hitler… De 1980 à 2001, le Comité international olympique aura été présidé par un fasciste espagnol, grand admirateur de Franco jusqu’à la fin, Juan Antonio Samaranch Torelló, sans que cela dérange grand monde (9). Le tout dernier président en fonction en 2024, Thomas Bach, est avant tout un homme d’affaires néolibéral controversé, introduit dans le CIO par… Samaranch lui-même, que Bach considère comme son mentor. Pour rester dans la cohérence idéologique, Thomas Bach est aussi un grand admirateur de Pierre de Coubertin ! Qui peut encore oser dire en 2024 que le sport de compétition, le business et la politique n’ont rien à voir ? Certains départements français se battent pour payer très cher, au moins 180 000 euros TTC (10), le passage de la flamme olympique pour les Jeux de Paris 2024 dans leurs territoires. Presque tout le monde oublie ou fait semblant d’oublier que cette forme de relais moderne avec la torche olympique tant adulé est une initiative nazie créée en 1936 pour valoriser une idéologie raciste, élitiste et mortifère !
L’attribution très probable des JO 2030 aux stations de ski françaises : un désastre écologique annoncé !
L’attribution définitive des JO d’hiver aux Alpes françaises serait catastrophique pour l’ensemble du vivant, qu’il soit humain et non humain. Le « modèle » des stations de ski promu depuis le fameux «Plan neige » (11) devrait aujourd’hui être totalement abandonné et aucun nouvel aménagement ne devrait être autorisé autant pour des raisons humaines qu’écologiques. Seulement 8 % des Français vont au ski et la plupart des habitants ne peuvent plus se loger sur place en raison des coûts de plus en plus prohibitifs de l’immobilier de montagne (12). Le suréquipement en installations de neige artificielle ou neige de culture, leurs lots de bassines captant sources et rivières au mépris de toute vie aquatique combiné avec une artificialisation accrue de la montagne doivent cesser. Ce sont 28 millions de m3 d’eau qui sont utilisés par les stations pour faire de la neige, l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville comme Grenoble (13). Le développement sans freins de sports nouveaux qui ne fait qu’accentuer les pressions sur un milieu naturel fragile doit également cesser. C’est tout le tourisme en montagne qu’il faut transformer, voire la notion même de tourisme dans son ensemble bien souvent facteur de destructions du vivant et d’avilissement de la population locale… Les stations de ski et leurs loisirs associés ne font pas partie de la culture de la montagne contrairement à ce que voudraient nous faire croire les promoteurs d’un tel business.
Des élus qui annoncent déjà la couleur
Le premier d’entre eux, Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes (14), agit selon ses méthodes habituelles : il impose ses décisions et interdit toute critique. Vous critiquez les JO ? Alors vous n’aurez plus de subventions ou beaucoup moins… L’exécutif régional vient ainsi de couper les subventions à une association… qui ose simplement réclamer des Jeux olympiques propres et écologiques en 2030, dans les Alpes françaises. La lettre de la Région envoyée à l’association déplore la décision des dirigeants d’OSV (cluster Outdoor sport valley) « de soutenir l’appel d’ONG et d’experts sur les conditions environnementales pour les JO, présentées comme inconditionnelles pour assurer leur compatibilité avec le respect des limites planétaires ». Une association qui n’a rien de gauchiste, bien au contraire et qui n’est même pas opposée aux Jeux ni à l’aménagement de la montagne. C’est dire si toute opposition, quelle qu’elle soit, sera férocement muselée. Car Wauquiez compte bien en profiter pour accentuer les aménagements et les équipements en neige artificielle. Le tout avec son ineffable collègue Renaud Muselier, le président de la région PACA, également fortement concerné, avec la fameuse toute puissante Ecole du ski français (ESF) qui mériterait une enquête approfondie (15), ainsi que cette Association des maires des stations de montagne (ANMSM) présidée par Jean-Luc Boch (16), véritable lobby de l’industrialisation du tourisme de ski et le Monsieur Montagne de la Région, Gilles Chabert, qui prône ouvertement le développement accru des investissements en neige artificielle et l’expansion des stations. Laurent Wauquiez n’a-t-il pas assuré récemment et publiquement qu’il y aurait de la neige en 2030 ? Nul ne lui connaissait un tel don de voyance…
Des jeunes de moins en moins attirés et un nombre croissant de stations abandonnées…
Selon une étude de l’Association des maires des stations de montagne, la proportion des skieurs de 15-25 ans est passée de 20 % en 1995 à 14 % en 2019. Certaines stations, comme Courchevel, n’hésitent pas à tout faire pour relancer les fameuses classes de neige, non pas pour le bien des enfants, mais pour assurer ce renouveau tant attendu de touristes. En 2021, 30 % du domaine skiable français serait à l’abandon faute de rentabilité et la situation ne fera que s’amplifier ces prochaines années. Mais les stations les plus importantes, celles qui concentrent le maximum d’aménagements, veulent à tout prix maintenir un développement sans freins. Alors qu’il y avait en 1975 environ 350 000 lits disponibles pour les touristes en stations de montagne, il y en aurait en 2023 au moins 3 millions et ce chiffre ne fait qu’augmenter. Pourtant, plus de 50 % d’entre eux sont considérés comme des « lits froids » (19) … Il y a bien quelque chose qui ne fonctionne pas et qui ne peut survivre que grâce à beaucoup d’argent public. Socialiser ou mutualiser les pertes mais privatiser les bénéfices, ne dérange visiblement pas monsieur Wauquiez ni tous les lobbies de l’industrie de la neige.
Les Jeux olympiques de Paris 2024, tout comme ceux de 2030 en montagne : une nécessaire désobéissance civile ! Une nécessaire mobilisation médiatique pour empêcher les désastres
Nous nous dirigeons déjà vers un immense gâchis lors des JO de Paris 2024. Un gâchis humain, sécuritaire, environnemental et financier. Des JO qui s’annoncent, en plus, liberticides. Il nous est impossible de laisser se reproduire une telle aberration en 2030. Il en va de l’avenir de nos écosystèmes montagnards. Nous devons démontrer et démonter ce qui unit ses promoteurs : la course aux profits personnels et au prestige politique. Accepter les JO en 2030, c’est tout simplement renoncer à entamer le nécessaire processus visant à sortir de l’industrie du ski. C’est accepter que pendant encore sept années, des investissements lourds, impactants pour le vivant et financés par la collectivité, perdurent pour seulement deux semaines de compétitions qui seront obligatoirement suivies des mêmes gaspillages constatés lors de chaque olympiade. Une fuite en avant alors que cette pratique est d’ores et déjà condamnée. « Il faut sortir du tout tourisme, repenser entièrement le territoire, en tant que territoire de montagne pour pouvoir anticiper l’évolution de la vie en montagne pour le reste du siècle. Si le tourisme en montagne s’effondre, pour plein de raisons différentes, il faut penser à faire vivre les locaux sans être trop dépendants des flux qui viennent d’ailleurs », déclare Loïc Giaccone, chercheur associé à l’Université de Georgetown (Etats-Unis) auprès de l’économiste Gaël Giraud, pour le site Outside (20). Peut-on vraiment se permettre d’attendre encore des années pour entamer enfin le processus décrit par ce chercheur ? Il y aura alors obligation de s’opposer à ces Jeux, le faire savoir par l’intermédiaire des journalistes et tous les moyens non violents de désobéissance seront les bienvenus !
La montagne mérite mieux que des Jeux olympiques et un tourisme destructeur…
(1) André Suchet, 2016. « Les ruines des jeux olympiques de Grenoble 1968 », Techniques & Culture.
(2) Extrait de la Charte olympique.
(3) « A Sotchi, il nous fallait tout créer d’A à Z », expliquait le responsable de Cluster-Montagne. Lorsque le Comité international olympique (CIO) avait choisi Sotchi, à l’été 2007, pour accueillir les Jeux olympiques d’hiver en 2014, le site était constitué de marais et la montagne était vierge de toute installation.
(4) « La Fifa n’aime pas la démocratie ». So Foot. Avril 2013.
(5) Cette information est extraite de l’excellent débat organisé par le site Arrêt sur Images : « J.O. d’hiver en France : les lobbies du ski sont très puissants ». 29 décembre 2023.
(6) Sur le sujet : « La face sombre de Pierre de Coubertin : Le créateur des Jeux olympiques modernes était raciste, colonialiste et misogyne ». La Libre Belgique. 2014; Daniel Salvatore Schiffer (2012) : « Le fantôme de Coubertin et une mystique d’extrême droite planent sur les JO ». Marianne; Michel Bondelet (2008). « Pierre de Coubertin, élitiste, misogyne, colonialiste et raciste ». Lutte Ouvrière.
(7 ) « Avery Brundage avait fait fortune dans le bâtiment à Chicago, à l’époque d’Al Capone ». Le Monde.
(8) « Le mouvement pour le boycott des Jeux olympiques de Berlin de 1936 ». Encyclopédie MultiMedia de la Shoah.
(9) Lire à ce sujet l’article nécrologique de Sylvain Cypel (2010). « Juan Antonio Samaranch, ancien président du Comité international olympique ». Le Monde.
(10) Sans compter les frais occasionnés par les animations…
(11) Le Plan neige fut promu officiellement de 1964 jusqu’en 1977 où Giscard d’Estaing prononça un discours visant à y mettre fin. Mais dans les faits, après 1977, le sur-aménagement de la montagne a continué jusqu’à nos jours…
(12) Ce phénomène d’expropriation de la population locale en raison des coûts est visible dans tout lieu hautement touristique, quel qu’il soit. Ce seul constat devrait souligner l’incohérence de la pratique du tourisme de nos jours.
(13) Chiffre avancé par Valérie Paumier lors de l’émission d’Arrêt sur Images du 29 décembre 2023 : « JO d’hiver en France : les lobbies du ski sont très puissants ».
(14) Rappelons que celui-ci n’a été élu aux dernières régionales que par 17 % des électeurs inscrits, ce qui ne l’empêche nullement de se comporter comme le Maître de la Région.
(15) Lire l’article très documenté sur l’ESF : Raphaël Bloch (2019). « L’Ecole du ski français, l’incontournable lobby des pulls rouges ». Les Echos.
(16) Cf. l’article publié sur le site des JNE en septembre : Pierre Grillet. 2023. « L’association nationale des maires de montagne en assemblée générale à Paris »
(17) Sur le site de France Bleu, on peut lire à propos d’autres stations qui veulent également relancer ces classes : « ces classes de neige constituent pourtant un enjeu important pour l’économie touristique hivernale et le renouvellement des clientèles, ces enfants seront peut-être de futurs vacanciers ». Anne Chovet. « Des stations de ski des Pays de Savoie relancent les classes de neige », France Bleu Pays de Savoie. 2015.
(18) Pierre-Alexandre Metral, doctorant en géographie à l’université de Grenoble, « A la découverte des stations de ski abandonnées » : « On dénombre dans les montagnes françaises 186 domaines skiables alpins qui ont définitivement cessé leurs exploitations »…
(19) Les lits froids sont des lits inexploités ou moins de quatre semaines par an.
(20) https://www.outside.fr/le-ski-cest-fini-comment-les-stations-francaises-sentetent-ou-se-reinventent/
Vigilance nécessaire à La Clusaz, partenaire des JO de 2030 : une perspective qui pourrait relancer la construction de bassines…
En juin 2022, une grande manifestation réunissait des centaines de personnes en montagne pour protester contre un projet de bassine à La Clusaz. Une retenue d’une capacité de 148 000 mètres cubes, l’équivalent de six terrains de football, pour un budget de 10 millions d’euros destinée principalement à l’alimentation des pistes en neige artificielle (ou neige de culture). Le 25 octobre 2022, le tribunal administratif de Grenoble suspendait l’arrêté du préfet de Haute-Savoie validant la réalisation d’une cinquième retenue collinaire dans cette station. En septembre 2023, le maire et son onseil municipal votaient en faveur d’un moratoire (suspension du projet) tant que toutes les décisions judiciaires ne seront pas arrivées à leur terme. Une victoire pour toutes celles et tous ceux qui ont manifesté et lutté activement avec les associations qui sont intervenues en justice. Mais une victoire temporaire et fragile. Le maire n’a pas abandonné le projet. La perspective de futurs Jjux olympiques en 2030, pour lesquels La Clusaz serait partenaire en accueillant notamment les épreuves de ski de fond, pourrait être un argument visant à accroître le nombre de ces bassines, non seulement à La Clusaz, mais dans toutes les autres stations. La vigilance s’impose !
Photo du haut : Ceillac dans le Queyras. La montagne mérite mieux que l’industrie d’un tourisme élitiste et destructeur. Chercher à remplacer le ski par une autre activité touristique semble illusoire. Il faut penser à l’après tourisme dès aujourd’hui partout dans les Alpes et aussi partout ailleurs ! Le tourisme ne peut pas être une solution d’avenir pour les territoires et leurs habitants et les Jeux olympiques encore moins. Il nous faut « anticiper l’évolution de la vie en montagne pour le reste du siècle », nous dit le chercheur Loïc Giaccone. Voilà un beau défi à relever…