Vilipendée par les climatosceptiques (et depuis peu par quelques écolos qui lui reprochent d’avoir dit que le maintien en service de quelques centrales nucléaires lui semblait incontournable pour assurer le ravitaillement énergétique de l’Allemagne cet hiver), la jeune Suédoise Greta Thunberg a eu l’excellente idée de rassembler autour d’elle une impressionnante équipe de scientifiques pour réaliser ce grand (et gros…) livre du climat.
Après un résumé très clair des données de base sur l’atmosphère, le CO2 et la découverte du changement climatique, les auteurs abordent des questions aussi diverses que les dômes de chaleur, les sécheresses et inondations, le réchauffement des océans, les incendies de forêts… Les impacts du changement climatique sur l’humanité (pollutions, maladies…) sont ensuite passés en revue, avec à la clé un accroissement du nombre de conflits et de réfugiés climatiques. Les liens entre réchauffement et inégalités sont ainsi mis en avant.
Après un bilan critique des mesures adoptées jusqu’ici au niveau international, cet ouvrage se conclut sur les moyens de rompre avec l’.« apathie climatique », et sur les actions individuelles et sociales pour une « transition juste ». Même si le « menu » est très copieux, aucun des textes ne fait plus de quelques pages. Chacune des grandes parties du livre est précédée d’une introduction de Greta Thunberg, imprimée sur fond bleu (très lisible, rassurez-vous !), afin de bien distinguer ses analyses, brillantes mais parfois contestables (comme son scepticisme quant à l’utilité des conférences internationales sur le climat et la biodiversité) du reste de l’ouvrage, basé pour l’essentiel sur les connaissances scientifiques.
Parmi les nombreuses contributions figurant dans les derniers chapitres, on notera un magnifique texte de Margaret Atwood, l’auteure de « la Servante écarlate », sur les utopies, une analyse éclairante de la politologue Erica Chenoweth sur les conditions de succès des actions de désobéissance civile non violente et un texte provocateur du journaliste George Monbiot, collaborateur du « Guardian », pour qui l’industrie des médias, de par son soutien aux activités les plus polluantes, serait « la principale responsable de la destruction de la vie sur la Terre ». En résumé, un livre de référence sur un sujet majeur.
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Éditions Kero, 448 pages, 32 €
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(Laurent Samuel)
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