En un temps où l’écologie n’était pas très en faveur, Nicole a présidé l’association de façon ferme mais très douce. Nous préférons les options douces en agriculture comme en médecine, alors pourquoi pas en journalisme ?
par Marie-Paule Nougaret
Son humour, sa curiosité, son sérieux dans l’enquête et surtout son souci des autres ont sauvé les JNE d’une disparition dans la discrédit général porté aux attitudes dites « militantes » ouvert par la chute de l’URSS et l’application de l’idée de compétition à tous les domaines de la vie. Surtout dans un milieu aussi influent (alors) redoutable et redouté que l’était la presse magazine.
La photogravure au laser a signé la fin de ce temps. Chacun peut désormais s’offrir des photos somptueuses sans se rendre au kiosque à journaux. Les institutions locales, la SNCF et le grand commerce nous bombardent de clichés couleur, comme ces publicités dont la presse feint de croire qu’elles pourraient suffire à la financer, dans l’oubli suicidaire du lecteur. Mais une autre époque a existé, qui paradoxalement, offrait la place d’écrire de longs articles où il fallait quelque courage pour prendre des options écolos.
Nicole, tu nous manquais déjà lors de 50 ans des JNE, tu aurais dû te trouver à la tribune pour évoquer les journalistes filles écologistes des années 70, dont tu étais une des rares survivantes : Maud Bendall, du Sauvage, ou Geneviève Coat, de l’Usine Nouvelle, dont je rappelle ici les noms, en ton honneur, car les femmes en étaient aussi.