Amoureuse de la nature, déterminée, Nicole était de celles qui ne baissent pas les bras. Toujours prête à mettre sa plume au service de la défense des animaux et à se mobiliser pour ses confrères, cette journaliste de la presse magazine est devenue présidente des JNE en 1989, à la suite de Pierre Pellerin, le fondateur de notre association.
par Carine Mayo
Dans ce CA (Conseil d’administration), composé majoritairement d’hommes au caractère bien trempé, elle a su assumer la continuité, s’imposer et mener les projets qui lui tenaient à coeur. C’est ainsi qu’en 1990, se tint à la Sorbonne, sur son initiative, le colloque Quel avenir pour la vie sauvage ? Une occasion pour les JNE de dénoncer l’extinction des éléphants, la destruction de la forêt amazonienne et celle de la forêt indonésienne. Des sujets toujours tristement d’actualité.
La naissance du Canard Sauvage
En 1992, avec l’aide de Jean-Paul Thorez au secrétariat de rédaction et de Bernard Blottière à la maquette, Nicole transforme le bulletin de liaison de l’association en un véritable organe de presse : Le Canard Sauvage. Ce bimestriel, sera, à l’image des membres des JNE, passionné. En témoignent les nombreux « coups de griffe » et polémiques qui s’égrènent au fil des pages. Le premier numéro paraît à l’aube de la conférence de Rio sur l’environnement et le développement durable.
Au fil des numéros, c’est toute l’histoire de l’écologie française et internationale qui se dessine : la défense des ours pyrénéens, l’opacité qui entoure les essais nucléaires français à Mururoa, la crise de la vache folle, lors de laquelle Nicole dénonce « la religion du profit ».
Une ouverture à l’international
En 1993, Nicole impulse la création de la Fédération Internationale des Journalistes de l’Environnement (FIJE ou IFEJ en anglais pour International Federation of Environmental Journalists) avec le journaliste allemand Valentin Thurn, secrétaire général de la JAU (Journalisten Aktion Umwelt). Le but ? Mener des enquêtes internationales – une gageure à une époque où l’internet commence seulement à émerger – mais aussi aider les confrères subissant des pressions économiques et politiques, voire des menaces. Un projet qui sera ensuite poursuivi côté français par Louisette Gouverne, qui en deviendra la co-directrice jusqu’en 2006.
En 1995, Nicole Lauroy quitte la présidence des JNE, remplacée par Claude-Marie Vadrot. Mais elle restera rédactrice en chef du Canard Sauvage et continuera à porter un regard acéré sur la vie des JNE, nous incitant à nous mobiliser toujours davantage pour alerter sur la destruction de notre planète. « Plus les batailles pour l’environnement prennent de l’importance et plus elles dérangent. C’est normal », m’écrivait-elle en 2020. « Ce qui est anormal, c’est de ne pas en parler. » Une exigence qui se doublait d’un soutien sans faille à notre association.
Merci Nicole pour ta détermination et ton écoute. Tu vas nous manquer !