Lutte contre le projet d’échangeur autoroutier à Saint-Paul-Trois-Châteaux : la députée soutient les agriculteurs

Marie Pochon, députée nouvellement élue dans la circonscription de Saint-Paul-Trois-Châteaux, soutient la famille Hugues dans son combat contre le projet d’échangeur autoroutier.

par MH Léon

Dans la ferme dont les murs ont fêté naissances, mariages, et ont accompagné les deuils, vit la famille Hugues, cinquième génération d’agriculteurs. Leurs aïeuls, pendant l’entre-deux guerres, avaient choisi de s’installer à Saint-Paul-Trois-Châteaux, dans ce beau coin de Drôme provençale, ignorant que, quelques décennies plus tard, la vallée du Rhône se métamorphoserait.

Après la construction du canal Donzère-Mondragon qui, dès 1948, les privait d’une partie de leurs terres, l’amputation se poursuivit dans les années soixante avec la construction de l’autoroute A7 qui, désormais, surplombe la ferme d’une muraille grise et bruyante. Diverses implantations industrielles et les désagréments liés au TGV Lyon-Marseille ont achevé de transformer les lieux. Enchevêtrée dans ce dédale de coupures décidées au nom de la modernité, la ferme de la famille Hugues tente malgré tout de survivre.

« Nous cultivons maïs, blé, tournesol et colza de semence, sorgho, et des vignes », explique le fils, Denis. « Mais ce projet d’échangeur autoroutier va encore amputer la ferme de plusieurs hectares. Il sera très compliqué de poursuivre l’activité ! » Les parents de Denis, Jean-Louis et son épouse Solange s’inquiètent également. « On ne sait pas combien de terres pourraient être prises par ce projet. On parle de 12 hectares, peut-être plus. Tout nous est imposé. Aucune discussion n’est possible. On nous dit que tout est déjà fait. Mais ce n’est pas vrai. Il reste l’enquête publique… »

Prise dans cette toile d’araignée, la famille Hugues se débat et lance un combat dans lequel elle n’est plus seule. Des associations locales l’ont rejointe dans cette lutte devenue emblématique. « Nous voulons simplement continuer à vivre de nos terres »

« Il faut laisser faire la démocratie »

Marie Pochon, députée nouvellement élue sur la circonscription de Saint-Paul-Trois-Châteaux, soutient également la famille Hugues dans son combat : « Ce projet est un non-sens ! Une troisième sortie sur 20 km d’autoroute, alors qu’il en existe déjà deux, à Bollène et Montélimar sud, c’est seulement 8 minutes de gagnées. Je suis contre le développement autoroutier qui se fait au détriment des terres fertiles, du climat, du vivant. La canicule qu’on vient de vivre, la multiplication des phénomènes violents nous incite à changer nos comportements, à mieux engager l’argent public. Je rappelle que ce projet est évalué à 21 millions d’euros, dont la moitié d’argent public. Je me positionne contre et je porterai cette position à l’Assemblée nationale. Ce projet est loin d’être bouclé. Une enquête publique aura lieu en 2023. Il faut laisser faire la démocratie ! »

D’autres responsables politiques, comme Rachel Mahé (LFI) et des groupes locaux, ont apporté leur soutien à la famille Hugues. Pour Denis, c’est un combat vital : « Artificialiser les sols, faire disparaître des terres agricoles, c’est ça le progrès ? Nous nous battrons jusqu’au bout, quitte à faire une ZAD ! »

 

Photo du haut : avec leur fils Denis, Jean-Louis et Solange Hugues se battent pour préserver leurs terres menacées par un projet d’échangeur autoroutier © MH Léon