Les éditions Wildproject ont la riche idée de nous proposer une superbe réédition du livre classique de la biologiste américaine Rachel Carson (1907-1964) . Pcaru en 1962, cet ouvrage a joué un rôle majeur dans la prise de conscience des dangers des produits chimiques en général et des pesticides en particulier. Vendu à plus de 2 millions d’exemplaires, traduit en 16 langues, ce best-seller a été à l’origine de l’interdiction du DDT aux Etats-Unis, et un acte fondateur de l’émergence du mouvement écologiste dans les années 1960. Cette nouvelle édition s’ouvre sur un beau cahier de rares photos d’époque de Rachel Carson, avant de nous proposer une roborative préface de l’ancien vice-président Al Gore, insistant sur l’ « idée fondamentale » du livre : « l’interconnexion des êtres humains et de l’environnement naturel ».
Mais l’essentiel est bien sûr le texte de Rachel Carson, proposé ici dans une traduction révisée par l’éditeur Baptiste Lanaspeze, et agrémenté de jolis et discrets dessins en noir et blanc, sans oublier les couvertures des éditions du livre à travers le monde. On y (re) découvre l’exceptionnel talent de vulgarisatrice scientifique de l’auteure, qui nous donne des explications d’une grande clarté sur les effets de certaines molécules de synthèse sur le corps humain et les écosystèmes, y compris (déjà!) les perturbateurs endocriniens. Plutôt que de dénoncer la« chimie » dans son ensemble, Rachel Carson préfère se focaliser contre eux dont les effets nocifs sont démontrés (et ils sont déjà nombreux à l’époque !). Le sérieux scientifique de son ouvrage est corroboré par une impressionnante bibliographie, imprimée hélas en tous petits caractères. De chapitre en chapitre, on est aussi « bluffés » par la qualité littéraire du livre, qui s’ouvre par la poignante description d’une petite ville américaine où les oiseaux ne chantent plus (d’où le titre). Comme le résumait elle-même Rachel Carson, « c’est un livre sur la guerre de l’homme contre la nature – et comme l’homme fait partie de la nature, c’est fatalement aussi un livre sur la guerre de l’homme contre lui-même ».
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Éditions Wildproject, 336 pages, 20 € – http://wildproject.org
Contact presse :Baptiste Lanaspeze – contact@wildproject.org
(Laurent Samuel)
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