Comment un titre réputé comme Géo a-t-il pu relayer des propos ouvertement climatosceptiques dans un récent entretien publié sous pseudonyme ? Plongée à travers l’histoire du magazine, ses conditions de travail difficiles et la vision du monde promue par sa direction, faite de foi aveugle dans le progrès technologique, à rebours des alertes des scientifiques.
par Anne-Sophie Novel
Plus vert que vert. En Une du dernier hors-série de Géo intitulé « Une planète plus belle, c’est possible ! », paru le 20 avril dernier, cette promesse : un tour du monde des « solutions et expériences crédibles » contre les crises écologiques. Au fil des 146 pages, on retrouve la recette qui a fait le succès de Géo : de superbes photos, des textes aérés et des reportages au long cours. Ceux-ci sont consacrés aux innovations déployées partout dans le monde pour adapter nos modes de vie à un futur « déjà là », comme le rappelle l’édito de Jean-Luc Coatalem, le rédacteur en chef adjoint.
Hélas, malgré ce contenu de qualité, notre attention a été retenue par l’entretien accordé à l’essayiste américain Michael Shellenberger. Autrefois militant écologiste, ce dernier promeut maintenant l’« écomodernisme », idée selon laquelle seul·es la technologie, le progrès et la croissance économique nous sauveront de la crise écologique. Dans l’interview, on peut lire que « les émissions de carbone ont diminué au niveau mondial au cours de la dernière décennie ». Pour prouver ses dires, il prend l’exemple des récentes diminutions constatées en Europe et aux Etats-Unis. Hélas, non, les émissions de carbone ne sont pas en baisse à l’échelle globale.
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