Le CDJM (Conseil de déontologie journalistique et de médiation) a été créé en décembre 2019 suite à dix années de discussions au sein de la profession (journalistes, syndicats, agences, médias, sociétés de lecteurs) sur la création d’un conseil de presse en France à l’instar de 30 autres pays européens (dont la Suède depuis le début du XX° siècle).
par Christel Leca *
Parmi les fondateurs, le Syndicat national des journalistes (SNJ), la CFDT journalistes, l’Association des agences de presse, la Fédération des radios libres, des écoles de journalisme, mais aussi des collectifs comme Informer n’est pas un délit (qui a lutté contre la loi Secret des affaires et Séparatisme), Profession:Pigiste ou Prenons la Une. Ce n’est pas une émanation du gouvernement, comme le fait toujours croire le Canard, qui se base sur une dépêche AFP erronée, qui n’a hélas pas été corrigée.
Le CDJM reçoit une subvention du ministère de la Culture (DGMIC) qui ne dépasse pas 50 % de son budget. Il est composé de trois collèges à parts égales : Public (juristes, spécialistes de l’éducation aux médias, clubs de la presse, Union syndicale Solidaires, écoles de journalisme, citoyens, sociétés des lecteurs, CEMEA, enseignants, psychologue du travail…), Journalistes, Editeurs. La liste des conseillers est publique.
Il répond aux préoccupations du public en ce qui concerne le respect de la déontologie par les journalistes et les médias.
Cela consiste à monter un trio (journaliste, éditeur, représentant du public) à chaque fois qu’un internaute saisit le CDJM au sujet d’un acte journalistique (article, documentaire TV ou radio, journal TV ou radio, mais aussi éditorial, reportage sur un site web d’informations, etc.) qui, de son point de vue, n’a pas respecté la déontologie.
Le CDJM a été saisi plus de 500 fois depuis sa création, pour près de 250 actes journalistiques (plusieurs saisines peuvent porter sur un même acte). Il a rendu 62 avis, qui consistent à enquêter sur le respect ou non de la déontologie dans la fabrication de l’acte journalistique incriminé. 62/250, cela ne fait pas beaucoup : en effet, 76 % des saisines ne sont pas retenues, car elles portent sur la ligne éditoriale du média, un choix rédactionnel, l’ensemble de la production d’un média et non pas un article ou une émission particuliers. Dans tous les cas, la personne qui a saisi le CDJM reçoit un courrier d’explications qui est toujours pour le CDJM une façon de faire de l’éducation aux médias (comment ça marche, ce qui est de l’ordre de la déontologie et ce qui est lié à un choix éditorial qui, s’il ne nous plaît pas, doit nous engager à regarder ou écouter d’autres chaînes, à lire d’autres sites web ou journaux : ce n’est pas anodin).
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Le CDJM rédige également des réflexions sur la déontologie appliquée à certains sujets comme les rectificatifs ou ce qu’on appelle le « tribunal médiatique », dans le cadre de groupes de travail ouverts à tous ses adhérents. A cette fin, sur les questions climatiques, avec les JNE, l’AJE et l’AJSPI, nous avons créé un Groupe de travail information scientifique qui a commencé à travailler récemment, suite à l’Appel lancé en janvier dernier par les trois associations.
* Représentante des JNE au CDJM.