Vedette est le nom d’une vache, une gagnante de combats de reines dans les Alpes. Ce documentaire suit le parcours entremêlé des animaux et de leurs propriétaires, une relation intime et rude où le respect et la mort se côtoient dans un étrange oxymore. Un zoom sur le monde paysan et sur un animal en tant que personnage, vu par des cinéastes philosophes jusqu’ici penchés sur l’urbain.
par Marc Giraud
Cela commence par un combat de reines, ces vaches puissantes au physique de taureaux, ancrées dans le patrimoine culturel local. Après une brillante carrière, la bien nommée Vedette va prendre sa retraite dans les alpages. Mais Claudine, coréalisatrice, va entrer dans l’histoire, suivre l’animal, s’y attacher, et même lui proposer des séances de lecture de textes de réflexion. Cependant, le partage de morceaux de pains provoque plus d’interactions… Le rythme est lent, comme la vie des vaches et de leurs propriétaires Élise et Nicole, qui interviennent régulièrement, racontent leurs rapports avec ces bêtes qui leur sont si proches, leurs souvenirs et leurs émotions, dans toute leur authenticité. Nous les suivons donc dans leur quotidien, nous nous imprégnons de la vie des unes et des autres, nous nous attachons.
Cela termine d’une façon inattendue, qui peut choquer. Sans être végétariennes, les éleveuses ont toujours refusé de consommer la viande de leurs bêtes chéries, même si elles les envoient à l’abattoir. Mais elles ont fait une exception avec Vedette. Dans une sorte de cannibalisme annoncé comme poétique, Élise et Nicole nous disent que manger sa viande leur rappelle les moments heureux, les alpages, le bon temps avec Vedette. Ça laisse un drôle de goût. Et ça ouvre à la réflexion.
Vedette, documentaire de Claudine Bories et Patrice Chagnard, France, durée 1 h 40. Dans les salles depuis le 30 mars.
Contact presse : Claire Viroulaud. Tél. : 01 44 54 54 77 et 06 87 55 86 07 – claire@cinesudpromotion.com
Ci-dessous, la bande-annonce :