La méthanisation agricole, une énergie qui sent le gaz ! De l’agriculture à l’énergiculture par Christophe Gatineau (JNE)

Alors que la méthanisation des déchets de l’agriculture se développe de plus en plus et qu’elle est qualifiée de « gaz vert », Christophe Gatineau  jette un pavé dans la mare. Pour cet auteur d’un remarqué Éloge du ver de terre, la transformation des fumiers et autres résidus d’agriculture en méthane a un inconvénient majeur : elle prive les vers de terre et autres organismes du sol, de carbone, un élément essentiel de leur alimentation. De plus, elle pose la question de la destination des terres agricoles : si on les transforme en outils de production d’énergie comme on l’a fait pour les agrocarburants, comment va-t-on continuer à nourrir les habitants de cette terre ? Sans compter que c’est la porte ouverte à l’accélération de l’industrialisation de l’agriculture comme on l’a vu avec la ferme des mille vaches. Quant aux digestats (résidus de méthanisation) épandus sur les sols agricoles, Christophe Gatineau souligne l’absence d’études concernant leur toxicité éventuelle. Mais il y a pire : selon le physicien Daniel Chateigner, membre du Collectif Scientifique National pour une Méthanisation raisonnée, à qui il donne la parole, le processus de méthanisation agricole augmenterait au final la part de CO2 dans l’atmosphère. Un livre polémique qui a le mérite d’ouvrir le débat sur la transition énergétique et ses incertitudes alors que l’on commence seulement à prendre conscience de la nécessité de conjuguer la lutte contre le changement climatique et la préservation du vivant.

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Éditions Le Jardin vivant, 140 pages, 14 € – www.lejardinvivant.fr
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(Carine Mayo)
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