La forêt révèle l’homme. Mais de quelle forêt parlons-nous ? Les champs d’arbres qui se multiplient depuis que les fonds de pension et autres entités bancaires ont posé leurs griffes dessus, la forêt jardinée ou encore la forêt laissée en libre évolution ? Dans les premières, l’espérance de vie des arbres s’est vertigineusement rétrécie pour passer en deçà de celle des humains privant ces derniers d’un temps de nature plus grand qu’eux, fondamental pour leur équilibre.
Bernard Boisson s’intéresse surtout aux forêts sauvages, la poétique qui en émane et les sentiments qu’elles provoquent. Se plonger, de préférence seul, dans l’une de ces forêts revitalise, ancre, transforme. Il parle volontiers de sentiment océanique qui, selon sa définition, « peut s’entrevoir comme l’état de la conscience quand nous ne sommes pas égocentré.» Il est apparenté à l’émerveillement, l’amour, la gratitude.
Face à la constatation de notre société en déroute où chacun est identifié et suivi avec un QR code, ce qui déréalise le vivant, Bernard Boisson sait que l’écologie colibri ne peut suffire. Il faut réinventer, réécrire notre relation à la nature et sortir de ce système qui broie le vivant. Forêts sauvages, l’ASPAS, Sylva Vitae Conservation, Forêts préservées, l’association Francis Hallé peuvent racheter ou hériter de propriétés pour permettre à la nature d’être propriétaires et auteur d’elle-même. Et il est urgent de s’ouvrir à nouveau à l’émotion, le seul moyen de changer notre posture face au monde pour nous sauver nous-même et, du même coup, sauver le vivant. Le livre passionnant est très riche et explore de nombreuses facettes dont cette chronique n’est qu’un léger reflet. (voir le site de Bernard Boisson).
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Éditions Le courrier du livre, 258 pages, 20 € – www.editions-tredaniel.com
Contact presse : Isabelle Laurand – isabelle.laurand@dervy.fr
(Danièle Boone)
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