Le film Te Ata, disponible en DVD ou VOD, est inspiré de la vie de Mary Thompson Fisher, une femme qui a franchi les barrières culturelles pour devenir l’une des plus grandes actrices indiennes de tous les temps.
par Michel Cros
Ainsi commence cette histoire… « Il y a des chevaux de différentes couleurs, marrons, noirs, jaunes et blancs. Pourtant, ils ne forment qu’un seul cheval. Il y a des oiseaux de couleurs différentes, rouges bleus, verts et jaunes. Pourtant ils ne forment qu’un seul oiseau. Comme tout animal, comme tout être vivant, comme tout homme. Et cette terre où il n’y avait que des Indiens se composa d’hommes de différentes couleurs. Pourtant ils ne forment qu’un seul peuple. Comment cela est-il arrivé? La réponse est au cœur du Grand Mystère » …. et de l’origine de la vie terrestre dans la tradition amérindienne, qui dans ce film nous est racontée par Te Ata, une jeune Indienne devenue une talentueuse comédienne par, pourrait-on dire, la force des choses. Un destin prédit malgré l’opposition de son père, hostile à l’américanisation de sa fille, et qui veille au bien des siens sur le territoire Chickasaw au début du XXe siècle.
Te Ata ne pourrait se voir seulement comme la biographie de Mary T. Fisher, devenue une artiste indienne reconnue mondialement à son époque. C’est bien plus que cela. A travers ce décor théâtral historique – puisque les faits sont réels – cette histoire nous plonge subtilement en même temps dans une dimension bien plus captivante et connue des peuples premiers, où la vie spirituelle est omniprésente sous la guidance des chamanes ou des animaux.
Comme ici dans le film en présence de Te Ata avec les apparitions furtives d’un chien blanc qu’on découvrira plus tard dans un autre conte, comme être le gardien du peuple Chickasaw, dit Misa Moch, disparu lors d’un accident sur le fleuve Mississippi sur lequel voguait alors cette tribu en quête d’un nouveau territoire.
Actions et visions s’osmosent pour mieux nous faire comprendre que tout est lié au sein même de la nature, comme le rappelle la scène de Te Ata au bord de la rivière, laissant les éléments s’exprimer d’eux-mêmes.
Une œuvre cinématographique touchante de sincérité qui nous reconnecte avec ce qui est de plus profond en notre être, le sacré, avec des mots simples qui résonnent vrai et fort, surtout lorsqu´ils sont contés et chantés par Te Ata, scandés au son du tambour. Te Ata, qui signifie Porteuse du Matin (un surnom donné par sa grand-mère) restera fidèle toute sa vie à sa vocation de conteuse, sûrement guidée en secret par Misa Mochi, inspirant presque centenaire, plusieurs générations de jeunes Indiens dans leurs traditions et même toute l’Amérique du Nord grâce au président Theodore Roosevelt et à son épouse. Un film émouvant produit par la nation Chickasaw, qui nous rappelle l’importance des traditions orales qui respectent le vivant. Un bel hommage aux peuples amérindiens, peut-être les premiers écologistes de ce nouveau monde.
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Ci-dessous la bande-annonce du film.