Écrit avant la crise sanitaire due à la pandémie causée par le SARS-Cov-2, cet ouvrage synthétise histoire d’ une éthique animale en occident dès le moyen âge dominé par la religion en faisant le lien chronologique tant en science et technique de la responsabilité anthropocentrique sur le vivant jusqu’à nos jours. Curieusement l’éthique animale s’est considérablement émancipée au cours de ces cinquante dernières années, comme l’écologie depuis plus d’un demi siècle, pour la protection de la biodiversité. Et le philosophe de s’interroger sur « les racines historiques de notre crise écologique » à l’image de l’historien Lynn T. White auteur de cette thèse cité dans ce livre, en se focalisant alors sur une relation harmonieuse entre la santé des humains et le respect de l’animal ?
Tel est le fond prometteur de cet ouvrage sur l’éthique animale, unique en son genre et inédit dans l’histoire de la question animale, puisqu’il analyse les principales étapes depuis le XIIIème siècle qui a conduit homme à penser la nécessite d’ une éthique dans nos relations avec les non-humains avec l’émergence d’un franciscanisme primitif, hélas rejeté par le dogme religieux.
Patrick Llored révélé ici ainsi ce « chaînon manquant » historique trop peu évoqué au fil des siècles qui pousse la société contemporaine, aujourd’hui à lui octroyer de plein droit une valeur morale qui lui est propre. Un héritage franciscain sur l’animalité auquel il serait grand temps, pour le spécialiste d’éthique appliqué, de redécouvrir voire réhabiliter au sein de la religion chrétienne pour en reconnaître son essence avec l’expérience non anthropocentrique de François d’Assise dans sa relation avec la nature et en particulier avec les animaux, illustrée ici dans le paradigme du loup de Gubbio et la prédication aux oiseaux.
Conscient de ce déni dans l´histoire religieuse, Patrick Llored se veut avec ses confrères de recherches en éthique animale, l’ardent défenseur d’ une nouvelle éthique contemporaine tout en analysant dans sa structure générale les caractéristiques propre à chaque mouvement de pensée de la libération animale en occident jusqu’aux grands spécialistes anglo-saxons de cette pensée contemporaine qui en ont fait leur critique anthropologique. Mais aussi pour aller plus loin encore que la seule condition morale qui lui serait due… à savoir, la reconnaissance d une souveraineté de chaque être vivant au sein de la cité.
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Éditions Médiaspaul, 216 pages, 17 € – www.mediaspaul.fr
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(Michel Cros)
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