Penser comme un iceberg par Olivier Remaud

Le livre interpelle par son titre. Quelle est cette métaphore ? Les premiers chapitres sont une histoire des icebergs à travers la littérature, les œuvres artistiques, les premières observations. Et puis, très vite, se profile la pensée d’Olivier Remaud. Un glacier vêle pour donner naissance à un iceberg. Et cela fait de l’iceberg un être vivant affirme-t-il même si ce terme rapproche davantage l’iceberg du baleineau que de l’homme. Le chamanisme inuit les transforment en partenaires. Leur partie immergée est un milieu biotique. Des myriades d’organismes auxiliaires, de tailles différentes, se suspendent à leurs flancs. Mais aujourd’hui, « sur terre et en mer, tous les glaciers souffrent. Ce qui les affecte nous affecte. Leur histoire sont nos histoires. » Certains glaciers comme le Sermeq Kujalleq (Groenland) ont été inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Le problème, c’est qu’ils continuent de fondre.

Les glaciers renferment aussi la mémoire du monde. « Quand la glace perd sa peau, sa texture, sa température et sa forme, il n’y a pas de retour en arrière » dit Gretel Ehrlich citée par l’auteur. Les icebergs, ultimes reliques d’une nature extraordinaire en voie de disparition, « nous enseignent que tout être est un monde qui rassemble d’autres êtres et conjuguer d’autres mondes. Ils nous rappellent que la vie fourmille dans les lieux plus vides en apparence. Ils nous invitent à nous rendre parfois indiscernables pour mieux coexister avec l’ensemble des vivants. Les icebergs sont des colosses discrets, des antidotes au narcissisme. En eux ‘repose la sauvegarde du monde’.  Il est temps de penser comme un iceberg », conclut Olivier Remaud


Éditions Actes Sud, Monde Sauvage, 228 pages, 22 € – www.actes-sud.fr
Contact presse : Émanuèle Gaulier. Tél.: 01 55 42 63 24 – e.gaulier@actes-sud.fr
(Danièle Boone)