Baptiste Morizot a quelque chose de François Terrasson. Quand vous parlez avec lui, il va chercher profondément dans votre pensée, y éclaire des recoins délaissés et contribue à élargir votre manière de regarder le monde. Bref, il laisse des traces. Ses livres sont riches de ces réflexions lumineuses, qui alternent avec ses expériences de terrain et s’appuient sur elles. « Sur la piste animale » (Actes Sud 2018) nous emmenait à la recherche de la panthère des neiges, « Manières d’être vivant » suit une meute de loups dans le Vercors. Les loups, Morizot les piste depuis longtemps, et nous avait déjà conduits à mieux tenir compte de leur monde dans « Les diplomates, Cohabiter avec les loups sur une nouvelle carte du vivant » (Wildproject 2016). Le mot clé des titres de Terrasson était « Nature », celui de Morizot est « Vivant » (ce que confirme son dernier titre : « Raviver les braises du vivant », Actes Sud 2020).
Baptiste Morizot tisse des liens là où l’on met des oppositions, par exemple entre la science rationnelle et l’intuition. Il lie aussi une espèce, la nôtre, à toutes les autres : « (…) la crise écologique actuelle, plus qu’une crise des sociétés humaines d’un côté, ou des vivants de l’autre, est une crise de nos relations au vivant ». Les différentes espèces sont d’autres façons d’incarner le vivant, sans notion de supériorité ni d’infériorité (y compris pour les bactéries ou les végétaux), impliquant à la fois « une logique de différence et une commune appartenance ». Je laisse la conclusion à l’éditeur : « Il s’agit de refaire connaissance : approcher les habitants de la Terre, humains compris, comme dix millions de manières d’être vivant ».
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Éditions Actes Sud , 22 € – www.actes-sud.fr
Contact presse : Émanuèle Gaulier. Tél.: 01 55 42 63 24 – e.gaulier@actes-sud.fr
(Marc Giraud)
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