La Tanière, le zoo-refuge qui répare les maux des animaux

Si vous passez du côté de Chartres, allez faire un saut à La Tanière. C’est un zoo ? Non, pas vraiment : ici, on n’expose pas des espèces animales, on montre des individus qui ont une histoire. Celle de singes, de perroquets, de tigres, de chevaux, de lamas, de chameaux, de visons, d’ours, tous issus de sauvetages qu’ils aient été abandonnés, maltraités, détenus illégalement, utilisés en laboratoire ou encore saisis dans des aéroports ou chez des particuliers.

par Marc Giraud

Ours © La Tanière, zoo-refuge

Ici, c’est le refuge ultime de pauvres bêtes dont personne d’autre ne veut, et sans qui elles auraient été condamnées. Ici, elles retrouvent des comportements plus normaux, ici enfin elles reprennent goût à la vie. Un seul exemple : ces deux énormes lions castrés, récupérés sur des plages en Espagne. Quand ils étaient petits, leurs propriétaires proposaient aux touristes de se faire photographier avec les bébés félins trop craquants contre de l’argent. Chaque journée, chaque lionceau rapportait gros. Mais quand les animaux grandissaient tout changeait, ils étaient jetés. Les voici aujourd’hui adultes avec des problèmes oculaires à cause des flashes qu’ils ont subi toute leur enfance, les pattes bizarrement tordues à force d’avoir été dégriffées. Mais ils connaissent une retraite heureuse, mangent avec un appétit de lions, jouent avec des pneus, s’en entourent le cou comme s’ils voulaient s’orner de la crinière dont la castration les a privés. Une retraite inespérée, dans un endroit où on ne leur demande rien d’autre que d’être eux-mêmes.

Francine et Patrick Violas, fondateurs de La Tanière, ont fait fortune avec la téléphonie dans une première vie, et se consacrent désormais entièrement à cet ambitieux projet de refuge. Forts de leur expérience de chefs d’entreprise, ils y mettent les moyens, en témoignent les innombrables engins de travaux en action, la superficie des lieux, et les impressionnantes clôtures aux éléphants qui donnent à l’ensemble un côté Jurassik Park. On sent l’organisation solide, on sent également le professionnalisme des équipes soignantes, des structures sanitaires depuis les sas de quarantaine pour les nouveaux venus jusqu’à la salle d’opération, permettant des interventions sur des animaux de toutes les espèces et de toutes les tailles.

En racontant l’histoire individuelle de chaque pensionnaire, le zoo a une ambition pédagogique : changer le regard – notamment celui des enfants – que l’on porte sur les animaux, et sensibiliser les visiteurs sur la façon dont on les traite encore aujourd’hui. Il n’est pas question ici de critiquer qui que ce soit, juste de recueillir, de soigner, d’éduquer, d’aller de l’avant. Exemplaire, constructif, et souvent émouvant.

Les pensionnaires ne cessent d’arriver, et chacun d’entre eux demande beaucoup de soins. Malgré les moyens déjà mis en œuvre, La Tanière a donc toujours besoin de soutiens médiatiques et financiers. Opérer les yeux d’un lion, par exemple, ça demande quelques ressources…


La Tanière – Le Grand Archevilliers – 28630 Nogent-le-Phaye
Billet pour une journée 16,90 € adulte, 11,90 € enfant de 3 à 11 ans, gratuit pour les tout petits.
Tél. 02 37 34 24 20 – lataniere-zoorefuge.fr
Contact presse : presse@lataniere-zoorefuge.fr