La fabrique de l’obésité, enquête sur un fléau planétaire par Yves Leers (JNE)

« Certes, les personnes en surpoids ou obèses sont bien parmi les principales victimes de l’épidémie de COVID‐19. Mais c’est aussi parce qu’elles sont les victimes de la malbouffe et des aliments ultratransformés qu’elles sont mortes de la COVID‐19 », précise Yves Leers dans son avant-propos. Ce « détail » passé sous silence par les gouvernants comme par les médias est à l’origine de ce livre dont l’exergue emprunté à Irène Frachon dit : « Il faut aller au fond des choses. »

Notre confrère connaît bien le sujet de la malbouffe. Il est, entre autres, co-auteur avec Jean-Luc Fessard, autre JNE, de « Ça chauffe dans nos assiettes ». Mais cette fois, il va bien plus loin puisqu’il démontre, comme l’indique le titre, qu’il s’agit d’une fabrique, une construction donc, parfaitement délibérée. L’obésité frappe le monde entier y compris en Asie, en Amérique Latine et en Afrique. Elle est la première pandémie d’une maladie non infectieuse partie des États-Unis il y a cinquante ans. Et elle s’aggrave : l’obésité a doublé en une génération. Aujourd’hui, elle tue plus que la sous-nutrition : tous les ans 4 millions de personnes meurent directement ou indirectement de l’obésité.

Les coupables sont connus : Coca-Cola, Mac Donald, Nutella et autres firmes de l’agro-alimentaire qui concoctent sans souci de la santé publique des aliments ultra-transformés bourrés d’additifs. Après avoir dressé un état des lieux, il faut bien le dire, effrayant, Yves Leers explique, dans son dernier chapitre pourquoi et comment cette maladie est évitable. Le consommateur peut en effet choisir de se nourrir autrement. Pas si simple pour les couches défavorisées de la population bombardées par les pubs et attirées par des aliments appétants et apparemment bon marché. Mais la prise de conscience du désastre se généralise. La Covid-19 y a participé. La résolution du problème passe par une approche écologique de la nutrition, ce que Christian Rémésy appelle la « nutriécologie » car, de plus,  précise l’auteur à plusieurs reprises, bien manger, c’est aussi participer à la lutte contre le réchauffement climatique.


Éditions Buchet-Chastel, 288 pages, 19 € – www.buchetchastel.fr
Contact presse : Emmanuel Amar. Tél.: 06 18 06 42 71 – presse@libella.fr
(Danièle Boone)
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