Indonésie : le reporter américain Phil Jacobson libéré

Le journaliste américain Philip Jacobson a été libéré le 31 janvier. Il avait été mis en détention, puis placé en résidence surveillée par la police de Palangka Raya, en Indonésie. Les JNE et Reporters sans frontières (RSF) avaient envoyé une lettre à l’ambassade d’Indonésie pour exiger sa libération immédiate et inconditionnelle.

 

Philip Jacobson travaille entre les Etats-Unis et l’Indonésie depuis une dizaine d’années (photo : Mongabay.com).

Pour en savoir plus, cliquez ici sur le site de Mongabay, l’organisation pour laquelle travaille Philip Jacobson.

Ci-dessous, le communiqué de RSF qui expliquait les « raisons » de son arrestation.

Journaliste pour un site d’information spécialisé dans l’environnement, il est accusé d’avoir enfreint la loi sur l’immigration. Faute d’éléments suffisants pour nourrir ces charges, Reporters sans frontières (RSF) exige sa libération immédiate et inconditionnelle.

Il risque jusqu’à cinq ans de prison. Le journaliste Philip Jacobson a été formellement arrêté et placé en détention hier, mardi 21 janvier, par la police de Palangka Raya, une ville du sud de l’île de Bornéo, au centre de l’Indonésie. Il aurait, selon la police, violé la loi sur l’immigration de 2011 – sans pour autant préciser clairement l’objet du litige.

Rédacteur pour le site d’informations environnementales Mongabay, Philip Jacobson, citoyen états-unien détenteur d’un visa d’affaires multi-entrées, s’est rendu à Palangka Raya le 14 décembre dernier pour y rencontrer, entre autres, des membres de la section locale de l’Alliance des peuples autochtones de l’archipel indonésien (Aliansi Masyarakat Adat Nusantara, AMAN). Deux jours plus tard, il a assisté à une session de dialogue au Parlement local entre des représentants de l’AMAN et des élus de la province du Kalimantan central.

Il n’en a pas fallu plus pour que les agents de l’immigration lui confisquent son passeport trois jours plus tard et le convoquent le lendemain, afin de lui notifier une assignation à résidence avec interdiction de quitter la ville de Palangka Raya. Contacté par RSF au début du mois de janvier, Philip Jacobson a expliqué que les agents de l’immigration “menait une enquête” sur son cas, tout en confirmant qu’il s’était contenté d’assister à une réunion publique.

“L’arrestation de Philip Jacobson, totalement disproportionnée, relève clairement de l’intimidation, déclare Daniel Bastard, responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF. Les agents de l’immigration du Kalimantan central ont largement outrepassé leurs compétences. Nous appelons le ministère de la Justice et des Droits humains, qui chapeaute la Direction générale de l’Immigration, à faire en sorte que le journaliste soit libéré immédiatement, en conformité avec l’Etat de droit indonésien.”

Des suspicions entourent le zèle avec lequel les agents de l’immigration de la province ont traité le dossier de Philip Jacobson, qui pourraient utiliser ce type de pression pour le faire taire. Le journaliste, qui travaille entre les Etats-Unis et l’Indonésie depuis une dizaine d’années, a couvert plusieurs scandales environnementaux – en particulier les cas de déforestation illégale sur la même île de Bornéo.

L’Indonésie occupe la 124e place sur 180 pays au Classement mondial 2019 de la liberté de la presse (RSF).

A lire aussi, le texte de protestation de la Society of Environmental Journalists (Etats-Unis).