C’est sous la neige que certains des participants au Congrès 2019 des JNE (spécial 50e anniversaire) ont découvert le 18 mai dernier le lac des Bouillouses, un joyau lové à 2000 mètres d’altitude au pied des pics Péric et Carlit, dans le Parc naturel régional des Pyrénées catalanes.
par Laurent Samuel
Ce lac de barrage a été construit en 1903, à l’origine pour alimenter en électricité le Train Jaune, dont la ligne (inaugurée en 1910-11) présente un dénivelé trop important pour une traction vapeur. Grâce à 9 usines hydro-électriques situées en aval sur le cours de la Têt, il fournit aujourd’hui une quantité d’électricité (sans rejets de CO2 !) permettant de ravitailler 86 000 personnes sous la houlette de la Société hydro-électrique du Midi. Ses eaux servent aussi à l’irrigation des cultures dans le Roussillon. Le lac alimente également une usine de production d’eau potable construite en 1994 par le syndicat intercommunal d’eau de la Haute-Cerdagne (regroupant les communes de Font-Romeu-Odeillo-Via, Bolquère et Égat) et la Lyonnaise des eaux, devenue Suez.
Le granit qui a servi à construire le barrage a été prélevé et taillé sur place. Plus de 5000 personnes avaient travaillé sur le chantier.
Le lac des Bouillouses et ses abords sont un site naturel classé depuis le 24 juin 1976, au titre de la loi du 2 mai 1930, après qu’un projet de construction de 40 chalets ait été bloqué.
D’une capacité de 17 millions de m3, il se remplit au printemps avec le ruissellement dû à la fonte des neiges.
Un plan de régulation de la fréquentation touristique limite l’accès au lac en été. Il faut abandonner sa voiture dans des parkings situés à quelques kilomètres, et emprunter des navettes.
Le lac des Bouillouses est réputé pour la pêche à la truite fario et arc-en-ciel, autorisée (en période d’ouverture) y compris sur le barrage. On peut aussi s’y adonner aux joies de kayak. Mais il est surtout le point de départ de nombreuses randonnées, comme celle que nous avons faite sous la neige, à la découverte de l’étang des Pradeilles et de l’étang Noir (Estany Negre), en passant à travers des prairies fréquentées en été par des bovins venus en transhumance pour brouter l’herbe d’altitude.
Mille mercis à nos accompagnateurs du Parc naturel régional des Pyrénées catalanes (Marine et Yon) pour leur accueil et leurs explications, notamment sur les zones Natura 2000.