Le train-train d’un train écolo

Au départ de Perpignan, il y avait un train qui était très train-train. Pas du train-train version Salvador Dali qui adulait tant cette gare proche de Figueras (NDLR : né et mort dans cette ville). Non. Ce train-là trimballe quotidiennement 1 400 tonnes de fruits et légumes par jour à partir de la plate-forme logistique de fruits et légumes Saint-Charles International (Perpignan) jusqu’au marché de Rungis.

par Jane Hervé

Mise à jour  du 11 mai 2019 : Rungis va investir 300 000 euros pour sauver le train des primeurs (le Parisien)

Un train quotidien usé par 40 ans d’allers-retours et de bons et loyaux services. Ses 82 wagons réfrigérés vont rendre l’âme. Or le contrat en cours avec les transporteurs (Roca et Rey) se termine le 30 juin, sans la moindre solution de remplacement ferroviaire.

Alors quoi, qu’est-ce qu’on va faire pour nourrir le ventre de Paris ? Eh bien, ni plus ni moins imposer une noria de poids lourds pour sillonner routes et autoroutes, six jours par semaine dans les deux sens ! Ca fera près de cinquante camions par jour selon le Parisien« Nous, on ne demande qu’à continuer, assure pourtant un responsable de Fret-SNCF. On a les locomotives, les agents, les wagons neufs à louer. Mais on ne peut pas signer un contrat à perte ! ». Quant à Stéphane Layani, président du Marché d’intérêt national de Rungis, il « regrette cette situation, dont le marché n’est pas responsable ».

Restent les élus locaux (ceux de la région parisienne directement concernés) oscillant entre consternation et colère. « Cette information résonne comme un affront à l’enjeu environnemental », déplore même Michel Leprêtre, président (PCF) du Territoire Grand-Orly Seine Bièvre. « C’est inacceptable », ajoute Christian Métairie, maire EELV d’Arcueil. « Moins de camions, c’est moins de pollution, moins de circulation, et donc une meilleure qualité de vie. » Une fois de plus, on s’étonne de notre incurie à la française. A l’heure du réchauffement climatique, de l’élévation du niveau des océans, de la pollution endémique, de la disparition proche d’un million d’espèces animales et végétales, on aurait attendu un peu plus d’efforts..

Et ne l’oublions pas en grimpant dans le Paris-Perpignan pour nous rendre au congrès des JNE  du 17 au 19 mai à Bolquère, dans le Parc naturel régional des Pyrénées catalanes !!!!